Certes, c'était un second choix, on avait aussi un super Gary à voir, mais on ne voulait pas se le faire en Suisse, du coup, j'avais apporté des plans de secours : plein de trucs à moitié bandants des années 30 et 40 et un petit film noir du début des 90's, quelque chose d'improbable par Dennis Hopper, mais très bien noté par mes éclaireurs, en particulier ce bon Kalian, expert en la matière dont nous reparlerons plus tard...

Pour répondre d'avance à vos questions, non, nous n'avions pas grand chose à boire, une ou deux bières pour lutter contre la chaleur, guère mieux...

Je crois qu'on a tenu vingt bonnes et longues minutes avant de se regarder comme deux couillons à qui on vient de refiler des actions douteuses d'une mine de diamants récemment découverte à Noisy-le-Sec... Oui, le polar 90's que Kalian préfère largement à un bon John Dahl sympathique, c'est bien ça, un sous téléfilm digne d'Hollywood Night, avec Don Johnson à chaque plan...

Don Johnson qui... Bordel !... Don Johnson et sa face dégénérée de star miteuse de TV 80's, la coupe de cheveux qui va avec et le charisme aussi, hélas... Don qui est partout, qui multiplie les tenues affriolantes, la chemisette à carreaux, la chemise longue mais avec manches remontées, une cravate et son épingle, même le marcel en-dessous quand il doit faire semblant de puer le sexe... Don Johnson, nom de Dieu de merde !!!!... qui passe son temps à faire croire qu'il a 36 ans alors qu'on ne voit que les quinze de plus qui dépassent de partout...

Don Johnson qui séduit sans faire exprès la blonde et la brune, qui essaie vaguement de nous faire croire qu'il est braqueur de banque, même si la police évente son truc en dix secondes... Don Johnson qui n'essaie à aucun moment de jouer son personnage absolument inexistant dans un scénario qui ne l'est pas moins... Putain ! C'est pourtant facile de pondre un truc sur le fameux type qui arrive dans une petite ville de bouseux, pouvaient pas faire l'effort ? Même pour rire ?

Après, la brune, c'est Jennifer Connelly, ce qui explique probablement le délire dingue de Guyness, à qui je pardonne presque, parce que, oui, la donzelle montre gentiment ses seins, à peu près la seule chose qui soit achevé à vingt ans tellement le reste est approximatif; son jeu, ses dents, son visage, son rôle surtout... Elle était beaucoup plus excitante dans Il était une fois en Amérique en fait...

La blonde, c'est Virginia Madsen, la soeur de Michael, et on s'en branle un peu vu le niveau des dialogues qu'elle se tape avec l'étron mollasson qui sert de héros à ce téléfilm de huitième zone.

Don qui... Foutremerde ! C'est de qui l'idée saugrenue de lui refiler un rôle pareil à cette sous-fiente ? Dennis Hopper en pleine descente ? Melanie qui insiste ? C'est déjà pénible de n'avoir absolument aucune histoire digne de ce nom, mais s'il faut en plus se taper sa face de carême pendant plus de deux heures, ça devient un supplice...

Plus de deux heures, oui, en toute impudeur, tant qu'à faire... Avec ça, rien à sauver, moins de scènes de cul que dans une pub de gel douche et le scénario qui va avec, merci Kalian !

Après, pour sa défense, j'imagine qu'il avait la chance d'ignorer à la fois Hollywood Night et Don Johnson, question de génération, mais ça ne change rien au résultat, le temps ne fait rien à l'affaire...

J'en profite pour remercier Scritch, il restait un verre d'une vieille bouteille de Suze qui m'a presque sauvé la vie, faute de sauver le film...

Mais Don qui... Foutredieu, c'est pas possible de ne rien savoir faire proprement à ce point, d'être mauvais quand il frappe le maître-chanteur comme lorsqu'il doit anônner ses deux lignes, ça devrait être interdit, comme tout le reste du film d'ailleurs...

J'ai même plus envie de vous parler de la musique mal utilisée, des seconds rôles miteux qu'on sauve parce que c'est un plan sans Don (Charles Martin Smith, merci !) de l'incroyable stupidité de chaque vague détail d'histoire qui traîne au milieu de ce grand vide, j'ai même plus envie de maudire ce brave Kalian, tant pis, de toutes façons, faudrait être un putain de pervers pour avoir envie de voir ce film après m'avoir lu, alors, c'est plus mon problème...
Torpenn
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le 15 août 2012

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le 15 août 2012

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Torpenn

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