En dehors de sa foisonnante carrière d'acteur émaillée de fumée de joints et d'autres drogues en tout genre, Dennis Hopper a su se bâtir une courte mais solide carrière de réalisateur. La preuve rien qu'avec "Hot Spot", adaptation d'un roman de Charles Williams qui transpire la moiteur et la sensualité. La trame est connue : un étranger arrive dans une ville paumé du Sud des États-Unis. Il est là pour cambrioler une banque mais tombe sur deux pépées qui rivalisent de beauté. La blonde (Virginia Madsen dans une partition diabolique) est une sacrée tigresse qui respire le danger et le sexe à des kilomètres à la ronde tandis que la brune (Jennifer Connelly, à tomber par terre) est une jeune femme introvertie qui cache ses problèmes. Forcément, Harry Madox, notre anti-héros cambrioleur incarné par le suave Don Johnson, ne sait plus où donner de la tête entre ces deux femmes, tombant dans une ville où certaines personnes sont pires que lui.
Entre chantage, manipulation, meurtre et mensonge, "Hot Spot" déploie un récit assez dense au rythme lent mais particulièrement soigné. Dennis Hopper semble être plus inspiré que jamais dans sa mise en scène, rendant amplement hommage aux films des années 50 en soignant ses éclairages mais en se permettant (ô joie purement masculine) d'en montrer plus qu'il n'en faut de ses sublimes actrices. Rythmé par la bande-originale composée, entre autres, par Miles Davis et John Lee Hooker (oui oui, rien qu'eux), "Hot Spot" n'a peut-être rien d'original mais déploie une sensualité à toute épreuve et une certaine cruauté, jusque dans son dénouement.