Avec Hotel by the River, le très prolifique Hong Sang-soo donne encore du grain à moudre à ses exégètes en évoquant pêle-mêle les thématiques de l'amour, de la séparation, de la beauté, de la notoriété et de la mort (liste non exhaustive). Dans un dispositif en apparence très simple, dans et autour d'un hôtel presque désert, deux conversations ont lieu, l'une entre un homme vieillissant qui a donné rendez-vous à ses deux fils, l'autre entre une jeune femme qui tente de se remettre d'une rupture douloureuse et une amie compatissante. Les deux "intrigues" ne se connectent qu'à deux ou trois reprises malgré la proximité spatiale. Rien ne se passe ou presque, comme souvent chez Hong, à part dans le dénouement, mais le long-métrage bénéficie d'une superbe photo en noir et blanc et d'un zeste d'humour d'absurde qui vient parfois secouer des dialogues somme toute répétitifs. Le charme agit moins que dans certains autres films du cinéaste coréen qui se renouvelle pourtant, au moins sur la forme, en épurant encore sa manière. Passionnant, ennuyeux ou à moitié réussi : les avis, comme toujours avec Hong, seront partagés.