La rencontre entre Patrick Dewaere et Catherine Deneuve ne pouvait être que sous les meilleurs auspices, et ce fut le cas, sous la caméra d'André Téchiné. Qui, par ailleurs, signe sa première collaboration avec l'actrice, qui se poursuivra sur plusieurs décennies.
A Biarritz, une femme percute un homme dans la rue, et décide de le soigner chez elle. Et entre eux va se nouer une liaison, peut-être plus forte chez l'un que chez l'autre, parce qu'un secret ronge cette anesthésiste...
André Téchiné signe un très beau film sur l'amour fou, qui en devient si fort que l'homme va vouloir s'enflammer outre mesure, se plier aux quatre volontés de sa compagne, mais qu'il n'est pas forcément payé, ni aimé en retour. Le choix de Patrick Dewaere est on ne peut plus pertinent pour jouer les hommes tourmentés, fragiles, sensibles, et dont les coups de sang font froid dans le dos. Tout comme Catherine Deneuve pour son image froide qu'elle renvoie, et qui ne voit plus dans cette relation qu'une sorte d'entre-deux après un drame personnel. On retrouve aussi dans de petits rôles Josiane Balasko, Dominique Lavanant, et Etienne Chicot.
Comme souvent, je suis touché par ce que fait Patrick Dewaere, car il s'accroche à un amour qu'il veut, et qui va le laisser pantois, notamment lors de la dernière scène, sur un quai de gare, que je trouve magnifique.
J'ai juste un regret sur la partie avec Etienne Chicot que je trouve un peu en trop, c'est dommage que Téchiné ne s'est pas recentré sur le couple Dewaere-Deneuve, mais il n'empêche que Hôtel des Amériques est un très beau film, et porté par une excellente musique signée Philippe Sarde. Mais ça fait un peu désespérer de l'amour, tout ça...