Hélène et Gilles font connaissance suite à un incident de la route et ne peuvent plus se quitter. Elle anesthésiste, lui guide touristique, tous deux rêvent d'un nouveau souffle dans leur vie, pour des raisons un peu différentes. Elle, parce que la vie ne lui a pas fait de cadeau et a noyé son histoire d'amour à Biarritz. Lui, parce qu'il mène une vie insipide, à loger dans un hôtel, l'hôtel de la gare, ayant pour meilleur et seul ami un chanteur grossier. Ils se rêvent donc un ailleurs, tout en étant irrévocablement condamnés à rester à Biarritz, pour des raisons différentes elles aussi. Elle, car une maison inhabitée demeure, symbole d'un amour qui n'a pas eu le temps de se construire. Lui, car il n'a pas le cran de monter à Paris, par flemme, peur ou tempérament.
Le fil rouge du film, ce couple névrosé, compliqué, évoluant dans leur histoire d'amour sans raison ni passion, traîne en longueur. L'histoire est un peu légère, le scénario, qu'essaie de sauver le couple d'acteurs de renom Deneuve et Dewaere, limité. Le thème de l'opposition entre la province et Paris tente de faire la part belle à Biarritz, ville qui dépasserait ce clivage. Là encore, cet angle n'est pas plus travaillé. On en ressort certes avec quelques belles images de Biarritz, un appartement peint et repeint, des personnages mélancoliques, incarnés par deux acteurs brillants, mais surtout une impression d'occasion manquée. Le film ne semble pas à la hauteur de son titre. Un titre évocateur, sous le signe du voyage, mais aussi du changement de propriétaire de l'hôtel de la gare, symbole d'une course au profit. Un film qui reste à quai en quelque sorte.