Bruno Mattei a eu une carrière mémorable. Beaucoup la décrieront comme mauvaise, remplie de films Z irregardables, aux montages aussi nombreux pour un même film qu'incompréhensibles. Pourtant, Bruno Mattei, c'est avant tout un conteur d'histoire qui a su se débrouiller avec ses petits moyens et qui, surtout, a toujours fait en sorte de pouvoir vivre de ses doux rêves teintés de meurtres, de zombies, d'horreur.

"Perversions du IIIe Reich", car c'est sous ce nom que j'ai vu ce film, est un film érotique mettant en scène des nazis cruels. Du gore ? Pas vraiment, juste un peu de maquillage maladroit et des mises à mort plus suggérées que montrées, peut-être la faute à un budget serré. L'idée de base séduit, mais le traitement est pauvre : disons que ça piétine assez lourdement, et que l'histoire aurait facilement pu être racontée en 20 minutes sans rien perdre de l'intensité dramatique. Ça laisse tout de même place à quelques moments de folie pure, où un nazi ninja tue sans aucune raison apparente son supérieur qui lui était en train de pourchasser dans la nuit noire le fantôme d'une petite fille qu'il a tuée quelques années supérieures. Malheureusement il y a aussi des scènes beaucoup trop longues, qui font toujours sourire, mais qui lassent un peu aussi. Cette fin qui n'en finit pas, par exemple, ou encore ce premier groupe de nazi qu'on va voir rigoler, boire et jouer avec les prostituées pendant 20 minutes sans qu'il ne se passe rien de vraiment intéressant.

L'on pourrait penser que ces moments de pure contemplation sont dédiés à la plastique des jeunes filles pas trop mal fichue une fois dévêtue (surtout la méchante SS qui a certainement le corps le plus sexy de la bande), mais ce serait une erreur : oui, Bruno les filme en train de se déshabiller, en train de danser, en train de prendre du plaisir selon les perversions de l'un ou l'autre officier, mais la plupart du temps, il ne met pas vraiment en valeur les corps dénudés. Qu'est-ce qu'il met en valeur ? On ne sait pas bien. le cadreur a l'air de ne pas connaître son boulot, de ne pas savoir ce qu'il doit faire. En résulte une scène de strip tease qui aurait pu être jolie si ça n'avait pas été film en top shot...

Bref, "Perversions du IIIe Reich" est un film un peu lent, un peu mou, mais qui connaît ses moments de fulgurances et donc ses petites surprises pour les amateurs du genre.
Fatpooper
5
Écrit par

Créée

le 16 nov. 2013

Critique lue 958 fois

3 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 958 fois

3

D'autres avis sur Hôtel du plaisir pour SS

Hôtel du plaisir pour SS
DonatienMourey
7

La vie est drôle

(DISCLAIMER : cette critique a été écrite en 2016, j'avais alors 17 ans et j'étais un peu bête. SC met en avant la date de dernière modification de la critique. Je garde une trace de ce que j'ai...

le 3 août 2022

1 j'aime

2

Hôtel du plaisir pour SS
IncredulosVultus
6

Bunker Palace Hôtel du plaisir pour SS

Des choses gentilles à dire sur ce film : Quatrième film de Bruno Mattei, Hôtel du plaisir pour SS met en scène un groupe de prostituées engagé et entraîné par les autorités nazies pour débusquer les...

le 3 janv. 2024

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

122 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

120 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

107 j'aime

55