La vie est drôle
(DISCLAIMER : cette critique a été écrite en 2016, j'avais alors 17 ans et j'étais un peu bête. SC met en avant la date de dernière modification de la critique. Je garde une trace de ce que j'ai...
le 3 août 2022
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(DISCLAIMER : cette critique a été écrite en 2016, j'avais alors 17 ans et j'étais un peu bête. SC met en avant la date de dernière modification de la critique. Je garde une trace de ce que j'ai écrit à l'époque mais c'est évidemment un texte que je n'assume plus complètement. Soyez avertis avant de démarrer la lecture, ce qui suit est bête)
Ce film rien que par son titre, est un nanar suprême. Je l'ai regardé avec des amis à 4 heures du matin. Je leur avais proposé 4 nanars dont celui-ci et bien évidemment, le titre les a attirés. A vrai dire nous ne fûmes pas déçus.
Le scénario n'est clairement pas le point le plus important du film. Je vais tenter de le résumer même si, l'ayant vu en anglais et dans un état convenable aux nanars, tout n'est pas resté dans mon esprit. On suit l'histoire d'un groupe d'officiers nazis qui se reposent dans un château (pays inconnu) et qui festoient grâce à un groupe de femmes plutôt enclines à la nudité. Les nazis s'amusent comme des prêtres dans une école primaire, oubliant la guerre, le monde et leur devoir. Et c'est la qu'un élément modificateur vient poindre son nez, les femmes sont en fait ici pour dénoncer les officiers qui s'oublient. En effet, dans les bras de ces charmantes demoiselles, nos braves petits nazillons critiquent le grandiloquent Reich et le bel Hitler. Heureusement le général Hans (notre "personnage principal"?) est là pour les arrêter. Mais notre éphèbe nazi, coquin qu'il est, ne congédie pas les glorieuses femmes du Reich pour autant et continue d'en profiter jours et nuits. Mais pourtant, Hans ayant chanté tout l'été, se trouva fort dépourvu quand la guerre fut venue. Les officiers voyant les combats s'approcher, se suicident les uns après les autres. Le film se termine sur un des officiers, rentrant chez lui (probablement 1 an après mais j'en suis pas sûr) et voyant venir une femme (sa femme?) avec un bébé en plastique dans les bras (ils auraient pu mieux le cacher dans la couverture). Ils s'en vont lentement vers un générique de fin. Et j'ai rien compris à cette dernière scène!
Commençons par contextualiser ce film. Hotel du plaisir pour ss est réalisé en 1977 par Bruno Mattei. C'est son 4ème film (selon nanarland: biographie et filmographie). Il a d'abord réalisé Armida, il dramma di una sposa, sous le pseudonyme de Jordan B. Matthews (parce que les noms ricains, ça pète) en 1970, qui se fait exploser par la critique et qui tue la carrière de son actrice principale (Franca Parisi). En 1976, il réalise Cuginetta... amore mio! voir le film où son nom n'est pas crédité au générique. La même année, il co-réalise un film avec d'Amato. L'année suivante il signe le film qui nous intéresse aujourd'hui (le premier signé de son vrai nom). Ce film fait donc parti du début de sa carrière et fut réalisé avant que notre Bruno ne réalise des copies de blockbusters à raison de 4 films par ans. A l'époque, et jusqu'à la moitié des années 80, Bruno va réaliser des films érotiques de sexploitation.
Passons maintenant aux défauts du film, et ils prolifèrent ces salauds! Tout d'abord le montage, je pense que le montage est ce qu'il y a de pire dans ce film (surprenant pour un type qui a commencé comme monteur), tout les plans sont trop longs et coupent aux mauvais moments. La lumière est elle aussi ratée. Les costumes sont fait à l'arrache et ne se ressemblent pas entre les différents officiers. La musique quand à elle se compose de grand chef-d’œuvres de la musique classique. Vous aimez la toccata et fugue en ré mineur de Bach? vous allez l'entendre tout le temps même quand il faut pas. D'ailleurs elle est presque toujours une musique d'écran, jouée au piano par Hans qui nous prouve qu'on peut surjouer devant un piano. La réalisation est ratée elle-aussi (vous vous attendiez à quoi?) mais il faut reconnaitre qu'elle tente des trucs, comme un plan au dessus d'un escalier dont on sent qu'il voulait en faire un plan très symétrique pour montrer le rappel à l'ordre des généraux mais... Bah c'est cadré de traviole du coup la symétrie ne marche plus, c'est dommage film, t'as failli réussir un truc.
Passons aux bons points du film, c'est un très bon nanar! Et le personnage de Hans est celui qui amène toute l'intensité comique du film. Il fallait donc que je me renseigne sur cet acteur incroyable. Il s'appelle Gabriele Carrara et n'a joué que dans 3 films (dont deux de Mattei). Par contre, aussi étonnant que cela puisse paraître, sa carrière ne s'est pas arrêtée avec ce rôle de nazi puisqu'il fut aussi comédien de doublage. Et quels sont les meilleurs rôles après un nazi pervers? Si vous avez répondu Mendoza dans Belle et Sébastien ainsi que le chef bretons zebigbos dans astérix chez les bretons, vous êtes probablement un directeur de casting italien. sa bio/ le film (il apparait à la 10ème minute)
Si j'ai aussi bien noté ce film, c'est pour trois raisons, la première, c'est que en tant que nanar, il est très drôle. La deuxième, c'est que le film, malgré toute cette nudité, n'est jamais vulgaire, jamais sexiste. Son but a beau être de rapporter de l'argent grâce à des femmes nues (et y en a!), je ne le trouve pas vulgaire ni aguicheur. D'ailleurs, les "perversions" commises par les nazis sont loin du masochisme et se rapprochent plus de gentilles fessées. C'est la manière qu'a le film de montrer les nazis de manière totalement décomplexée que j'apprécie. Et le troisième point qui m'a fait apprécier cette étrange être cinématographique est que dans son scénario minimaliste, qui n'est qu'une excuse pour la nudité, j'ai trouvé un point intéressant. A la fin du film, les nazis sont rattrapés par la réalité de la guerre et ils réagissent à leur manière. Hans se suicide. Mais par exemple, quand un soldat allemand blessé se réfugie dans le château, un officier lui tire dessus, ne pouvant supporter l'idée que la guerre les éloigne de ce lieu de débauche. J'aime cette idée qui nous fait réfléchir sur la guerre et la luxure à travers le point de vus des nazis puisque tous les personnages sont nazis. Contrairement à beaucoup de film sur le sujet, il ne se termine pas avec un char américain, et nos personnages principaux, auxquels on doit s'attacher, sont tous des nazis. J'ai bien conscience que la moitié de ce que je viens de dire n'était peut-être pas voulu par notre cher Bruno et que je me branle dans la symbolique mais moi, j'y vois une étape dans le fait de ne plus considérer la seconde guerre mondiale comme un tabou. (Bon ok tout ce paragraphe ne veut rien dire, c'est juste une copie de Salo torché en une semaine par une équipe qui en avait rien à faire et qui a abandonné l'idée de suivre un scénario dès le deuxième jour)
Je vous conseille à tous d'essayer de trouver ce film, aussi difficile que ce soit, pour découvrir toutes les facettes de cet étrange objet que le cinéma italien nous a apporté.
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le 3 août 2022
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