Si le premier « Hôtel Transylvanie » péter le feu, le troisième nous donne l’impression d’un pétard mouillé. Dommage, car l’humour est toujours efficace, et je dirais même parfois beaucoup plus que dans les deux autres films, mais le visuel, l’intrigue et l’intention globale sont un peu en panne d’inspiration. Le film souffre en effet d’un vrai laxisme, ou d’un manque de motivation évident.
Les auteurs avaient pourtant toute la matière nécessaire pour faire rêver le public avec le contexte et le sujet du film, à savoir un hôtel pour les monstres dans lequel il peut se passer un millier de choses, avec des personnages hauts en couleur, avec des rapports compliqués, pour lesquelles les possibilités semblent infinies, mais non... les auteurs se sont contenté d'un départ en vacance pour toute la famille et une histoire d'amour pour Drac. Quelle déception ! Déjà que ce n'est pas bien brillant, on constate qu'avec l’action déplacée sur un navire de croisière, l’œuvre perd purement et simplement toute son âme (ou plus précisément son identité). Ce serait comme si Harry Potter était parti en colonie de vacances, il y a de l’idée, mais ce serait tout de même hors sujet…
En tant qu’objet de divertissement, je dois dire qu’après un début prometteur, je me suis endormie (littéralement) durant l’affrontement final. Il faut dire que j’ai été bercé par les deux passages de danse grotesques sur chansons pop. Vous savez celles sur lesquelles les protagonistes se mettent tout le temps à danser dans TOUS les films d’animation américains. Sauf que dorénavant ces chorégraphies ne se cantonnent plus au générique de fin, non, ils nous les foutent n’importent où, et tant pis si cela massacre le rythme de l’histoire. Ce n’est pas que ça ne m’amuse pas, mais franchement, ça fait au moins 100 fois que je vois ce genre de truc, donc bon, niveau originalité on repassera.
A par cela, les personnages restent attachants, même si certains d’entre eux ne font plus que de la figuration (Mavis, Johnny, Vlad…). Les autres secteurs de la production, comme la musique par exemple, sont affreusement conventionnels.
Le point noir revient tout de même à l’animation. Le rendu n’est pas honteux, mais je me serais attendu à plus d’efforts pour une production de ce niveau.
Alors voilà, cette troisième tentative n’est pas fofolle, je dirais plutôt qu’elle est facile et qu’elle fait preuve de trop de mauvaise volonté. J’ai tout de même passé un bon moment, mais je m’attendais à beaucoup, beaucoup, mieux.
https://www.cineanimation.fr/