Bouleversant conte moderne

Que c'était beau, mais que c'était beau !

Au départ, je pensais voir une bluette romantique, l'histoire d'une ado citadine en crise, au regard fardé de noir, obligée de se fader des vacances chez ses cousins nichés dans la campagne anglaise.

Mais c'était sans compter sur le surgissement d'une apocalypse, qui rebat instantanément toutes les cartes, toutes les amours naissantes : dans un monde en perdition, la jeune Daisy se retrouve confrontée à sa plus grande peur existentielle, celle de la déréliction, de l'abandon absolus.

On ne sait plus trop à quel genre appartient ce film hybride, profondément touchant, incarné avec une grâce rare par la sublime Saoirse Ronan aux yeux transparents : fable post-apocalyptique, conte contemporain, romance élégiaque, film de guerre avec ennemi non identifié..

Il y a tout dans cette oeuvre britannique portée par de jeunes acteurs formidables et surtout, un regard sans concessions et qui ne recule pas devant le réalisme ou la crudité de certaines scènes - parvenant même à tirer une certaine poésie d'un amoncellement de cadavres.

La mise en scène est parfaite, l'ambiance tendue à l'extrême - dont la noirceur m'a évoquée certains films d'Inarritu - on passe des chauds sanglots aux sourires émus, le tout servi par une photographie solaire des plus réussies.

Je ne comprends pas les notes mitigées attribuées à ce film - fantastique et magnifique de bout en bout.