Comme beaucoup d’adolescents russes, Marusya n’a que 16 ans quand elle est déterminée à en finir avec la vie. Jusqu’à ce qu’elle fasse la rencontre de Kimi, un jeune de son âge à travers lequel elle va se reconnaître. Tous les deux sont minés par la société dans laquelle ils grandissent, cette Russie au régime violent, autocratique et totalitariste.
How to Save a Dead Friend (2023) est le fruit d’un travail de longue haleine où pendant 12 ans, la réalisatrice (qui n’est autre que Marusya) a filmé sa famille, ses proches et son couple (qu’elle a formé avec Kimi). Au départ, ces innombrables heures de rush n’étaient pas destinées à devenir un film et finalement, voyant son pays sombrer dans la dictature et l’autoritarisme, elle a décidé d’en faire un long-métrage pour montrer au plus grand nombre ce qu’est en train de devenir la jeunesse russe.
Si dans le fond, c’est sans conteste une idée bien évidemment louable (celle de mettre en lumière cette nouvelle génération qui ne souhaite pas se soumettre à un pouvoir politique qui interdit toute idée contestataire, toute marginalité et toute envie de liberté), dans la forme, c’est autre chose… Je n’ai pas été convaincu par l’entièreté du film. La première partie avait une certaine saveur, avec des images prises sur le vif, le côté festif et punk, mais dans la seconde partie, le film perd de son piquant avec la relation de couple qui bât de l’aile et Kimi qui peine à se défaire de son addiction à la drogue.
Ensuite, le sujet est particulièrement badant, on y parle de suicides, de drogues, de désillusions, d’inquiétudes, de jeunesse en perdition, sans parler des innombrables apparitions télévisuelles de Vladimir Poutine, bref un cocktail détonnant. Mais en fin de compte, je suis resté sur ma faim car je m’attendais à un documentaire sur la jeunesse russe en générale et non un doc autocentré sur un jeune couple, dommage.
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