Under the skins
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Entre la coupe de monde de foot (oui, oui, déchainez-vous si vous voulez, j'assume) et une grosse charge de travail (qui fort heureusement tire à sa fin), j'ai tout de même trouvé le temps d'aller voir ce très improbable film. Une belle prise de risques, quand même, car j'en connaissais évidement le pitch avant de me décider. Pensez donc, une rencontre entre punks et extra-terrestres dans le London de 1977. Un vrai navet en puissance, à vrai dire, et, même si, par moments, on frôle la correctionnelle, il faut reconnaître que le cinéaste ne s'en tire pas si mal dans l'ensemble et évite en tout cas de nous livrer un opus qui sombrant franchement dans le ridicule.
La reconstitution du Londres (ou plus exactement du faubourg populaire de Croydon) de 1977 est parfaitement réussie : crade à souhait, humide et pourri, entre les barres de béton, les bicoques désaffectées, des habitants beaufs à souhait qui se préparent fébrilement à fêter le jubilé de la Reine. Ayant connu l'Angleterre au début des années 80, je peux témoigner que ça ressemblait tout à fait à ça. Et dans ce décor qui ne ferait rêver personne, évolue un trio de teenagers, de vrais balourds, qui rédigent un fanzine pourri et rôdent dans le milieu punk dans l'espoir de percer. Milieu qui n'échappe guère d'ailleurs aux sarcasmes du scénariste, concentrés en l'espèce sur Boadicea, la grande prêtresse du coin, incarnée par une Nicole Kidman à contre-emploi. La bande-son est à l'avenant et les clins d'œil multiples : d'ailleurs, la première réplique du film n'est-elle pas Is she really going out with him ?
Et les extra-terrestres, dans tout ça ? Ils sont kitchissimes. Latex, couleurs à gerber, musique planante. Et je ne vous parle même pas des effets spéciaux...Une esthétique disons à la Tangerine Dream, dont le choix n'est d'ailleurs peut-être pas totalement innocent. De même que ce n'est peut-être pas tout à fait par hasard qu'a été pensée l'espèce de mystique new âge qui régit leur communauté. Totalement perchée, en fait, mais n'aurait-on pas vu - dans les années 70 - fleurir ça et là des communautés hippies tout aussi perchées ? Voilà, ça donne un truc totalement louf, décalé, d'un mauvais goût parfaitement assumé, mais finalement plutôt drôle.
Si l'on ajoute tout à ça que, dans une fin est plutôt bien imaginée, le punk va pouvoir à son tour briller au firmament des étoiles du rock, ça donne un film - certes parfaitement barré - mais en définitive pas désagréable du tout. Mais dont on pourrait comprendre qu'il déroute certains spectateurs.
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le 1 juil. 2018
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