Cabré après avoir été caressé dans le sens du poil
Ce serait faire mentir le réalisateur d'omettre que tout part de la bonne intention de rendre hommage à Méliès, et plus largement, au cinéma des frères Lumière. En filant la métaphore de l'Arrivée du train en gare de la Ciotat pour la faire parvenir à la 3D d'aujourd'hui, Scorsese défend son bout de gras et alimente son argumentaire par un enrobage de film de Noël bien illusoire. Frelaté, même, j'aurais envie de dire, tant le backgroud scénaristique et contextuel fait gadget à côté de l'hommage tonitruant à l'inventeur du Voyage dans la Lune. Bilan des courses, il s'agit d'une mise en abyme panégyrique plutôt emballante si on omet la première partie du film, et qui permet surtout de rendre à César ce qui appartient à César. Plutôt qu'un film originellement conçu pour conter l'histoire émouvante (période de Noël oblige, il faut pleurer dans les chaumières) d'un orphelin à la découverte de ses origines, Hugo Cabret est donc l'expression de l'amour sans bornes d'un réalisateur pour un autre qui lui a non seulement donné une définition du cinéma admirable mais a également contribué à ce que Scorsese se fasse sa propre définition en embrassant la carrière de cinéaste.