8 1/2 est un film qui, dès les premières minutes, nous montre que nous aurons droit à une grande oeuvre tout au long des presque 2h30 qui la compose. A commencer par une mise en scène des plus soignées et une photographie à tomber. Fellini a pris le parti de soigner son esthéthique, d'offrir quelque chose d'agréable pour la rétine, ce film est juste beau. Le rythme ne tombe jamais, le cineaste n'offre aucun répit à son spectateur, la camera est presque sans cesse en mouvement pour souligner le désespoir et le caractère dépressif de Guido, un réalisateur entre deux âges qui semble prisonnier de ce monde particulier qu'est le monde du cinéma. Guido interprété par un Marcello Mastroianni qui me comble vraiment. Je l'ai vu dans peu de films mais cet acteur dégage un certain magnétisme, il imprègne l'écran de sa classe, je le trouve sensationnel. Le reste du casting vaut également son pesant d'or avec une Anouk Aimée que je découvrais, qui en plus d'être belle a un talent certain et un jeu tout en retenue remarquable. A noter également la présence de la sublime Claudia Cardinale, qui apparait peu mais qui nous transporte, nous fait rêver comme elle fait rêver Guido.
Un autre grand point du film c'est son scenario. L'histoire est fascinante, tout comme l'ambiance du film en général. Une histoire mêlant réalité et fantasmes, cet onirisme est savoureux. Je pense que Fellini a voulu donner un côté autobiographique à son oeuvre mais je ne connais pas assez bien ce cinéaste pour m'avancer là-dessus.
Malheureusement il m'est arrivé la pire chose qu'il puisse t'arriver pendant le visionnage d'un grand film: J'ai été interrompu en plein milieu, et dans le genre tue-rythme c'est ce qu'il se fait de mieux... Et Dieu sait que le rythme du film est bien rôdé. Je pense donc avoir loupé un peu le coche à cause de ça (ou alors je me fais simplement des idées) mais en tout cas je n'ai strcitement aucun reproche à faire à 8 1/2, c'est un film tout aussi inventif visuellement que fou et subtil dans son scenario. Un grand film, à n'en pas douter.