N'étant pas familier avec le cinéma français datant d'avant 1990, Italien encore moins, juger ce film de 1963 qui, selon les critiques, a la prestance de se frotter au titre de meilleur film de tous les temps face à Citizen Kane ou autre Vertigo, n'est pas chose simple.
Une manière d'apprécier un film à sa juste valeur est de connaître le contexte dans lequel il a été créé, quelles étaient les mœurs de l'époque, quels ont été les précédents films du réalisateur ou de la réalisatrice... Malheureusement, je n'ai rien de tout ça dans ma besace, mais je me suis tout de même risqué à regarder 8 1/2 en connaissance de cause.
Je ressors de 2h d'une expérience tout à fait singulière. C'était un vrai plaisir visuel grâce aux moyens mis en place dans les décors, les costumes et l'éclairage, qui joue d'une façon admirable avec les contrastes, mais également sonore par les musiques ou l'absence de musique aux bons moments, les doublages avec des voix de différents pays qui les mélangent, ce que je ne m'attendais pas à entendre en démarrant ce film.
En terme du fond, c'est ici que ça devient plus compliqué. Je ressors avec bien des interrogations sur le sens ou le message derrière certaines scènes, à la manière du conseiller en matière de scénario du personnage de l'histoire. Je ne sais pas si certaines questions sont de l'ordre de la surinterprétation ou si, étant donné le succès de 8 1/2, il faut bel et bien s'arrêter sur chaque scène pour en comprendre le sens ; la dualité de l'histoire entre les parties réelles et les parties imaginées ou rêvées sont parfois complexes à discerner, mais c'était aussi peut-être le but de la réalisation.
En tout K, que j'en ai compris tout le sens ou pas, j'ai beaucoup apprécié me plonger dans la tête de ce réalisateur italien torturé, on y voit et y entend de belles choses, complimenti e gracie