McQueen nous fait le coup de Laugier.
Soyons clairs: si j'avais eu à noter la première partie de ce film, jusqu'à la discussion du prêtre inclue, ceci dit pour ceux qui l'ont vu, j'aurais sans doute mis un 7, un bon 7 oserais-je dire. Et puis arrivent les scènes de grève de la fin, et là, on a le droit à une apologie lourdaude ET lyrique (la scène de rêve finale, mon dieu! rien n'y manque, pas même l'envol des zoziaux pour nous signifier la mort du rêveur et le départ de l'âme) du martyr, avec parallèle christique appuyé des fois qu'on n'aurait pas compris. L’extrême complaisance avec laquelle McQueen met en scène les stigmates de son idole pourrait avec avantage servir d'illustration à la définition du mot obscénité (sauf évidemment si vous pensez que l'obscénité se limite à montrer des queues en fonds de dialogue de charretier, mais là franchement si vous pensez ça je peux pas grand chose pour vous).
Et voilà balayée la longue première partie intelligente et prometteuse, et ne reste que l'impression d'avoir un type qui fout un couteau sous la gorge de vos sentiments en hurlant TU VAS ÊTRE ÉMU! TU VA ÊTRE ÉMU, OUI?
Ben non Steve, ton truc est à peu près aussi émouvant qu'un slasher baignant dans le faux sang, et est finalement sans doute pire, parce que ledit slasher, au moins, nous ferait pas de chantage aux grands sentiments et aux causes nobles.
Donc: à la limite chopez le dialogue avec le prêtre, j'ai pas envie (j'ai plus envie) d'aller vérifier mais je suis sûr qu'en lui-même il ferait un bon court-métrage (pensez quand même à vous renseigner sur Sands avant). Et si vous voulez de l'image choc, allez vous faire un bon film gore, ne vous trouvez pas d'excuse, d'ailleurs personne ici ne vous demandera de vous justifier. Ou bien trouvez-vous un film où lesdites images-choc ne sont pas de la pure complaisance (je me suis laissé dire qu'on commençait à trouver pas mal de films de Wakamatsu en F.rance).