La dégradation du corps est un motif éminemment cinématographique. Si elle a été représentée à multiples reprises, on pense en premier lieu à Patrice Chéreau et Son Frère en 2003, l'exemple d'Hunger touche à une représentation de la violence psychique et physiologique à propos de laquelle le cinéma semble – a priori – bien impuissant. Saisissant, voire éprouvant, le film de Steve McQueen rend pourtant la souffrance palpable (palpitante ?) et constitue en ce sens un exercice de cinéma très particulier qui fera inexorablement date. Mais si l'expérience n'était qu'exercice, l'impact serait réduit et concentré. Ici, la déflagration emporte tout, jusqu'à nos dernières défenses, plus qu'hypothétiques et bien mal préparées à un tel affrontement dantesque et mythologique.
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