L'Embrasement du Geai Moqueur

Très bon film que ce Hunger Games. Et la critique suivante, outre son argumentation, comprend certains spoilers donc petits trolls vous êtes mis en garde.

Fortement marquée par sa précédente participation aux jeux, Katniss Everdeen se voit une fois de plus utilisée tel une marionnette par la cruelle autocratie du capitole, forcée de jouer le rôle de gagnante dont elle est tout sauf fière. Il en va de même pour Peeta, son compagnon du district 12, qui se révèle dans cette œuvre un garçon bien plus perspicace et clairvoyant que dans l'épisode précédent.

Montant d'un cran sur l'échelle de la tension, l'univers décadent et tyrannique des Hunger Games se voit ici en proie à la révolte grondante du peuple exaspéré.
Katniss, le geai moqueur, la seule ayant refusé le dictat des jeux mortels, est devenue le symbole de cette grogne, l'élément fédérateur derrière lequel les pauvres opprimés se retrouvent. Et cet épisode nous délivre une succession de péripétie d'intensité graduelle, un scénario dont le suspens ne faiblit pas, puis une grande empathie pour les sentiments exacerbés de nos héros.

En outre, ce qui fait la force des Hungers Games n'est pas tant l'ambiance visuelle, pourtant travaillée, ou les affrontements sanglants (avec des achèvements bien gore à la battle royale). Au contraire, la saga insiste bien plus sur la violence psychologique -des cauchemars de l'héroïne au désespoir d'ivrogne de Haymich-, et la décadence totale du Capitole; où tout n'est qu'apparence et hypocrisie.
D'ailleurs, le rôle du président Snow est si cruellement interprété -le summum de l'ordure politique- qu'il en viendrait à concurrencer Django Unchained dans le palmarès hypothétique des meilleurs méchants de 2013.

En ce sens, la série est supérieure à son cousin japonais, car proposant une fable politique pessimiste bien plus poussée et viscérale. Quand au reste de l'intrigue, on apprécie que les retournements de situation ne soient pas cousus d'avance, et d'observer la solidarité naissante entre les tributs qui débordent de haine pour la tyrannie qui les force à devenir des meurtriers malgré eux.
Enfin, le talentueux James Newton Howard revient avec une bande son comprenant de beaux contrastes entre le scandaleux faste du Capitole et les instants d'angoisse et de colère du film.

Le twist final fait péter l'adrénaline au point qu'on ne peux attendre de voir le troisième film.

Excellent.


PS: rien à voir, mais RIP Paul Walker; l'asphalt nous manquera...