Hunger Games, cette saga de littérature qui a su attirer un grand nombre, y compris avec ses adaptations filmiques avec Jennifer Lawrence qui s’est faite connaître grâce à ce rôle iconiques (et Mystique dans X-Men : Le Commencement). Avec l’arrivée d’un nouveau roman de la saga en 2020, les studios Lionsgate ont décidé d’en faire une adaptation pour le grand écran 3 ans plus tard. Avec le retour de Francis Lawrence à la réalisation (réalisateur de la saga depuis « l’Embrasement ») et la bande-annonce qui arrivait à nous faire espérer quelque chose, il faut admettre que ce nouveau chapitre a su se faire attendre. Mais bon, que vaut-il réellement ? En vrai, c’est un préquel sur Snow très sympathique et c’est de loin un des meilleurs opus de la saga.
Par contre, cette critique ne sera pas une comparaison avec la version romancée qu’il adapte car la lecture de celle-ci n’a pas encore été faite par manque de temps libre.
Positif
- Coriolanus Snow (Tom Blyth) est un jeune homme qui cherchait à obtenir la récompense du concours des étudiants de l’académie rouge grâce à ses notes. Ces Hunger Games sont sa seule chance d’obtenir la récompense qu’il attend (afin de garder leur maison et de prendre soin de sa famille) et pour cela, il va devoir être le mentor de Lucy Gray. En soi, c’est un protagoniste très bien développé pour cette histoire. On arrive à voir le changement qui opère au fur et à mesure des choses mais aussi qu’il se tient très bien en protagoniste où on découvre les choses de son point de vue ici. C’est un jeune homme brillant mais encore un peu indécis qui passera par pas mal de phases avant de revenir tel qu’on l’a connu dans les autres films. Non vraiment, Coriolanus est réellement un personnage très bien écrit ici.
- Lucy Gray (Rachel Zegler) est un des tributs du district 12 et elle est la protégée de Snow. C’est une femme magnifique qui est un peu plus ingénieuse qu’on pourrait le croire et qui arrive à nous intriguer et à faire en sorte qu’on s’attache à elle. On comprend pourquoi Snow va tomber amoureux d’elle quand on la voit en action. En vrai, elle est l’élément central de l’évolution de Coriolanus mais elle arrive aussi à être un personnage intéressant à elle toute seule.
- Tigris Snow (Hunter Schafer) est la cousine de Coriolanus et elle prend soin de lui malgré les difficultés que leur famille traverse. En vrai, elle a beau être assez discrète dans la majorité des scènes, elle représente une grande part d’humanité que Coriolanus pourrait encore avoir grâce à elle. Et puis, elle est tout de même assez attachante.
- Sejanus Plinth (Josh Andres Rivera) est un ami de Coriolanus et le mentor de Marcus du district 2. Contrairement à la majorité des étudiants, il voit la cruauté des Hunger Games et aimerait pouvoir arrêter les Capitoles de profiter du spectacle de faire s’entretuer des enfants. Un objectif compréhensible et le seul véritable ami de Coriolanus dans une Capitole dont la richesse a fait disparaître la compassion et l’humanité (dans la majorité). En tout cas, c’est un personnage sympathique.
- Volumnia Gaul (Viola Davis) est une scientifique renommée du Capitole et l’organisatrice des Hunger Games de cette année. C’est une femme qui adore pratiquer des expériences et qui cherche à ce que les Hunger Games perdurent. Quelle antagoniste géniale ! Elle fait office de mentor à Coriolanus par rapport à la vision des Hunger Games et on sent que son influence va grandement jouer sur lui mais c’est réellement une antagoniste de très bonne qualité ici, un coté sadique assumée avec Viola Davis qui la joue magnifiquement.
- Casca Highbottom (Peter Dinkage) est le doyen de l’académie de Coriolanus et le créateur des Hunger Games. C’est un homme puissant dont on voit venir qu’il sera le plus gros obstacle dans le parcours de Coriolanus mais ses « épreuves » sont nécessaires pour le transformer.
- La manière dont on voit les tribus se faire traiter est assez intéressant, surtout qu’on parle d’Hunger Games qui se passent bien avant ceux qu’on a connu donc le traitement des tribus était forcément différent et il fallait le montrer. C’est un détail mais c’est un détail qui fonctionne bien, surtout quand ils passent de bêtes de scène pour divertir le capitole à des animaux en cage que le Capitole peut exploiter.
- Le symbolisme a des éléments très intéressants comme l’oiseau chanteur et le serpent qui représente deux faces différentes de nos personnages principaux, Lucy pour Coriolanus, Coriolanus et le district 12 pour Lucy, les habitants pauvres et victimes des jeux pour Sejanus… Bref, il y a réellement des éléments de symbolisme très intéressants quand on fait attention, dans certaines scènes en particulier.
- Le long-métrage débute par une guerre que Coriolanus et sa cousine semblent fuir dans la rue malgré la destruction que ça entraîne et leur retour à la maison où leur grand-mère leur annonce la mort de leur père. Une introduction intéressante pour démarrer le film et nous donner envie d’en voir plus sur ce qui va se passer pour Coriolanus maintenant que son père n’est plus.
- Évidemment, l’évolution la plus intéressante est celle de Coriolanus qui semble perdre des parties importantes de lui-même à travers ce périple et les différentes influences qu’il subit pour parvenir à ses fins. Après, on a aussi une évolution intéressante de Lucy (mais moins évidente) qui se ressent dans la dernière partie.
- La fin est brillamment faite. C’est facile à dire mais cette fin reflète bien l’évolution de Snow à travers tout ça et nous faire comprendre un peu plus le personnage comme on le connaît à la base. Non vraiment, on ne pouvait pas faire meilleure fin pour Coriolanus ici.
- On a quelques références bien placées de la saga « Hunger Games » qui ne nous sortent pas du visionnage. C’est assez facile à voir à certains moments mais les références sont assez sympathiques sans être trop évidentes pour ceux qui n’auraient pas vu les autres opus.
- Question décors, ça s’en sort à merveille. Quel que soit le lieu qui nous est montré, on sent que les décors ont réellement été très travaillés comme il se doit. Chaque lieu est beau à voir, y compris le district 12 qui a des décors bien soignés avec certains de ses lieux.
- La relation qui se développe entre Lucy et Coriolanus est assez intéressante à suivre au fur et à mesure des évènements. Elle évolue d’une assez bonne manière et arrive même à nous surprendre à certains moments pour le développement de Snow.
- Malgré quelques petits moments légèrement discutables, la mise en scène s’en sort à merveille en général. Quel que soit la scène qu’on voit, on sent que Francis Lawrence a su travailler sa mise en scène avec une grande qualité.
- La tension est très efficace envers les personnages. Évidemment, on sait que Snow va s’en sortir mais on arrive tout de même à s’inquiéter pour lui mais on s’inquiète surtout pour Lucy et Sejanus quand on connaît ses intentions.
- Les musiques sont magnifiques, qu’on parle des chansons de Lucy Gray ou des musiques en général, il faut reconnaître que toutes les musiques sont très travaillées et réussies ici, un régal pour les oreilles.
- Les costumes sont très qualitatifs dans l’ensemble. Quel que soit le personnage qu’on voit, on a un costume de qualité qui arrive à bien le définir comme il se doit, surtout les antagonistes.
- La photographie est assez jolie. Ce n’est pas une photographie qu’on trouve marquante mais c’est réellement une photographie travaillée avec une esthéthique qui colle bien avec l’univers.
- Le jeu d’acteur est de très bonne qualité. Quel que soit l’acteur ou l’actrice qu’on aperçoit à l’écran, on voit que ceux et celles-cis sont très investis dans leurs rôles et ça fait plaisir à voir.
- Malgré quelques petits éléments prévisibles, il faut reconnaître qu’on arrive à être surpris par pas mal d’éléments de ce long-métrage, notamment par rapport à certains personnages.
- A travers ces nouveaux personnages et ces Hunger Games, ils ont réussi à étendre un peu plus l’univers de la saga comme il se doit.
Négatif
- Même si Lucy Gray est un personnage très intéressant et très bien interprétée, cela n’empêche pas qu’on voit un petit peu trop des airs de Katniss en elle. Alors, on ne parle pas de ses chansons très réussies ou de son caractère, juste du fait qu’on voit qu’il y a des airs de Katniss en elle et c’est légèrement perturbant car on aurait aimé un personnage qui se démarque totalement de l’héroïne qu’on a connu, surtout dans un moment où elle n’existe pas du tout et pour éviter que Snow la déteste parce qu’elles sont pareilles. Mais bon, c’est surtout un détail qu’on repère lors de sa première apparition sur scène avec une action très similaire à Katniss lors de ses examens.
- Certains dialogues sont un petit peu discutables tout de même. Comme le moment où la docteure Volumnia Gaul termine sa conversation avec Snow en disant que « c’est l’heure de mes petits biscuits avec du lait » ou le présentateur des jeux avec son commentaire du style « ça serait encore plus drôle avec des sucreries » en voyant un silo arriver dans l’arène. Bref, quelques petits moments de dialogue discutables mais rien de grave.
- Certains éléments sont un petit peu prévisibles. Pas le fait que Snow va se retrouver seul et atteindre le pouvoir, non, plutôt certains éléments comme ce qui va arriver au seul ami de Snow et à cause de qui par exemple. Après, ce sont des détails légèrement prévisibles mais rien de grave.
- Il y a un moment d’action un peu critiquable, c’est lors du début de l’affrontement dans l’arène. Il n’y a rien de grave en soi mais la manière dont c’est filmé n’est pas très réussie en vérité, avec une sorte de go pro qui change de visage dans le même plan mais ça passe assez moyennement.
- La 3ème partie est un petit peu lente tout de même. Ils arrivent à bien installer la situation, les retrouvailles, la relation… Mais, c’est tout de même la partie qui paraît la plus lente des trois. Ça reste intéressant, juste un petit peu moins que les deux autres parties.
- La tension a beau être de qualité, ce n’est pas du tout le cas de l’émotion. En vérité, l’émotion peine à nous faire ressentir quoi que ce soit pour nos personnages, même pour Snow auquel on s’attache un peu dans ce long-métrage.
!!! PARTIE SPOIL !!!
Lorsque Lucy dit à Coriolanus qu’elle va cueillir des Katniss, elle disparaît en laissant le vêtement de la mère de Coriolanus qu’elle avait avec un serpent en dessous. Ce moment est sujet à beaucoup de questions. Est-ce que Lucy l’a volontairement abandonné pour rentrer au district 12 ? Pour partir seule car elle a vu la vraie nature de Snow se réveiller ? Aurait-elle été enlevée par une personne du Capitole ? Etait-ce un test prévu par Volumnia vu que la majorité des choses que Snow fait semblait être des tests qu’il a réussi ? Difficile à dire. Lucy a peut-être cacher une deuxième nature, oiseau chanteur innocent en publie mais serpent traître et venimeux lors de certains moments extrêmes. En tout cas, on peut avoir une très libre interprétation de sa disparition ici. Peut-être qu’ils ont tous un coté Serpent et oiseau chanteur (comme le ying et le yang) mais que certains ont plus de serpent que d’oiseau chanteur et vice-versa pour d’autres.
Le doyen Casca a banni Coriolanus après sa tricherie mais il ne l’a pas fait pour le plaisir, il cherchait à supprimer les Hunger Games dont il regrette la création en faisant comprendre à Coriolanus tout ce que les participants traversent. Manque de chance, cela ne s’est pas terminé comme il le voulait et il finit par mourir empoisonné par Coriolanus avec de la morphine empoisonnée dont il dépendait. Comme quoi, le parcours qu’on établit n’a pas toujours l’effet escompté… Par contre, ce final après sa mort où Corionalus regarde la statue du Capitole et qu’on entend sa phrase clé est réellement une fin brillante.
Un petit regret pour la VF, c’est de ne pas entendre la version VF de l’arbre du pendu comme on a pu l’entendre avec Katniss dans « Hunger Games 3: La révolte (Partie 1) ». Après, Kelly Marot a une très belle voix pour chanter et c’est difficile de savoir si c’est le cas pour Rebecca Benhamour. Enfin, ce n’est pas grave, c’est juste regrettable, surtout que Rachel Zegler chante magnifiquement bien.
Ce n’est pas étonnant que les Hunger Games n’attirent plus quand on voit cette arène. Une simple arène qui rappelle le temps des gladiateurs, mais en plus moderne, ne suffit pas pour attirer le public. Après, c’était nécessaire pour qu’on voit la différence avec les Hunger Games avec Katniss et la différence de traitement pour attiser l’envie des spectateurs.
Au final, ce préquel d’Hunger Games a su se faire attendre et se faire apprécier à sa juste valeur. Nous ne sommes peut-être pas face à une œuvre grandiose mais ce préquel saura plaire aux fans de la saga et de Coriolanus Snow qui voulaient en apprendre plus sur lui. On a une mise en scène bien gérée (en général), des décors magnifiques, des personnages principaux très intéressants, des musiques de toute beauté et un jeu d’acteur de qualité. Alors certes, ça ne nous fait pas oublier certaines lignes de dialogue un petit peu discutables, une émotion qui ne fonctionne jamais et le début des Hunger Games avec une mise en scène un peu critiquable. Mais bon, malgré ses défauts, c’est réellement un préquel qui vaut le visionnage.
> Ce sont les choses auxquelles nous tenons le plus qui nous détruisent...