Alors, je précise d'abord que je critique la version française du film, puisqu'un tel chef d'oeuvre ne saurait s'apprécier que dans notre bel idiome.
Je vais faire ça en argumentant, point par point :
-Jeu d'acteur : Voilà, on commence fort, étant donné que la particularité de ce métrage est de proposer des acteurs totalement absents. L'exemple de Liam Hemsworth s'impose, puisque son personnage se résume à une poker face pendant deux heures. Mais il n'est pas le seul, et peu s'en sortent de manière honorable (et surtout pas Jennifer Lawrence). 5/20
-Scénario : Bizarrement, c'est le truc qui tient le plus la route, l'histoire est cohérente par rapport aux deux précédents, seulement il ne se passe rien en deux heures, le syndrome du "Hobbit" pointe le bout de son nez : On va faire plain de petits plans inutiles pour faire deux films et ainsi sortir deux films (oui, je sais). Après, à l'intérieur du film, il se passe des choses étranges, des ellipses temporelles incompréhensibles (ATTENTION SPOILER), genre la lobotomisation de Peeta (JE VOUS AVAIT PRÉVENU) en deux heures top chrono. Oui non mais ça se tient. Certains arcs sont oubliés en cours de route, ou juste inutiles (les cinéastes, dont deux qui en plus s'appellent CASTOR et POLLUX, ne servent presque à rien, ils auraient pu mettre un robot cameraman et ça aurait été tout pareil). Bref, de bonnes intentions. 9/20
-Décors : Le carton c'est utile comme matière, pour porter des affaires encombrantes. Par contre pour faire des décors dans un film il me semble que c'est à fuir. En plus de ça, les effets spéciaux ne reflètent pas la production extravagante du film (250 millions de dollars), mais ne sont pas ridicules non plus. On remarquera que l'on ne voit pas plus de 5-6 lieux dans le film, ce qui donne une impression de redondance extrême, comme la moitié du film se passe dans le District 13 (donc sous terre). 6/20
-Image : Vous voulez voir le nez de Jennifer Lawrence ? Hein ? Dites ? Non ? Tant pis, vous n'allez voir que ça, vive les gros plans visage. Vive aussi les plans larges d'explosions. A noter que filmer en courant avec une caméra épaule ne rend en rien plus épique, mais rend malade les spectateurs, et rend l'action peu claire. 3/20
-Dialogues : De la haute voltige. Pas d'autre mot. C'est profond, novateur, et ça donne à réfléchir. Ah non en fait c'est du vu et revu. Et revu encore une fois. N'ayez pas peur de parier avec vos amis sur les phrases que vous allez entendre, vous allez sûrement les entendre, puisque vous les connaissez déjà. Les discours sont niais, les dialogues d'une platitude effarante, et les tentatives de blagues plus ou moins pathétiques. On se demandera d'ailleurs si le film n'a pas vocation de comédie, certains personnages oubliant totalement la "gravité" de leur situation pour sortir une petite blagounette. 2/20
-Bande son : c'est là que vais être le plus critique, puisque la bande son représente pour moi l'un des rares éléments qui peuvent ou non faire un bon film. Une bonne bande son peut tirer un mauvais film vers le haut, et vice versa. Nous sommes ici dans un cas plus problématique, où une mauvaise bande son tire un mauvais film vers le bas. Oui. Jamais la musique ne sublime l'action, les thèmes sont bateau au possible, l'intensité est mal gérée, la musique laisse tout simplement indifférent, et c'est sûrement ce qui est le plus terrible pour une bande son. Chapeau bas pour la chanson de Katniss, où on aurait pu s'attendre à une chanson épique, belle, aérienne, voire angélique, appelant au courage, à la bravoure, une chanson pour surmonter ses peurs...Figurez vous que pas du tout : on se tape un thème de RnB minable, chanté faux qui plus est, et qui ne colle PAS DU TOUT avec les paroles, tant mélodiquement que thématiquement. Bref, sabordage, suicide, vous choisissez. 1/20
Note finale (j'ai peut-être oublié des critères, mais au point où en on est...) : 1+2+3+6+9+5 = 26/120, donc à peu près 2.2/10 (faites le calcul). On arrondira à 2, pour que le suivant puisse surpasser ce déjà classique du cinéma-dont-on-ne-se-souviendra-pas-dans-10-ans.