Oui... "Le mec de Squid Game !", alias Lee Jung-Jae, a réalisé son premier film, un thriller basé sur le contexte géopolitique de la Corée du Sud des années 80 (la chasse au traître pro-Corée du Nord dans ce pays en pleine mutation suite à l'assassinat de sa tête régente). Voici donc un thriller tortueux, tellement tortueux... qu'on ne comprend rien. On a coulé à pic dans ce scénario : "C'est qui, déjà, Kim ? Ah, y'en a plusieurs..." Déjà qu'on a du mal à savoir qui est Bang / Yang / Jang, ou encore les Seong / Jeong et Jung (mettez-nous un trombinoscope, please), ce qui nous amène souvent à répondre aux scènes de "Oh il est mort !" par "Je ne sais même plus lequel c'est, Jung." On s'était perdu tout aussi vite dans la lecture à la vitesse de l'éclair des textes explicatifs au démarrage du film, à destination de l'international qui ignore tout de ce contexte géopolitique (on a eu du mal à lire et tout comprendre simultanément). Puis l'on s'est demandé pourquoi tout le monde changeait d'avis comme de chemise ("Ah ah ! Je vais trahir mon camp. Puis non. Puis en fait si.") ? On saura au moins à qui demander la direction du vent, ayant ici une affluence notable de girouettes. Et franchement, cette appétence pour la violence gratuite en plan frontal... On a beau savoir qu'il s'agit d'un profil culturel coréen, qui met en scène la violence comme un élément à valoriser et non pas à cacher, on préfèrera toujours la finesse au gros étalage, ce qui nous aura donc rebuté une fois encore. Et les longues scènes d'action où tout le monde tire dans tous les sens et explose toujours plus grand, on s'en serait passé volontiers. La caméra de Lee Jung-Jae est loin d'être mauvaise, il a un goût certain pour les belles images, mais il devra dorénavant s'appuyer sur des scénarii plus soignés s'il souhaite qu'on en profite au maximum. Car malgré toute sa bonne volonté, ce Hunt reste avant tout un thriller épuisant.