Au bout de quatre films et de trois suites horribles, on commence à se douter que la saga Hurlements est un ratage intégral financé par des producteurs fauchés et mis en scène par des manches. Soit. Alors quand on attaque une cinquième mouture qui a l'air d'être du même gabarit, on ne s'étonne plus de la médiocrité de l'ensemble. Et pourtant, ce Hurlements V : La Re-naissance est sans conteste la suite la plus plaisante parmi les navets proposés jusqu'ici...
Autant les précédentes séquelles étaient tout simplement mauvaises, autant cet opus relève carrément du nanar à pleine puissance où tout est tellement mauvais que c'en devient réellement jouissif. Tout est raté. Tout. Les acteurs jouent comme leurs pieds, l'éclairage est incroyable (comme l'a souligné Vikius, le chef op' est un cancre en la matière), les décors sonnent faux, les dialogues d'une débilité consternante (« Quatre de nos compagnons sont morts, je vais aller prendre un bain. »), l'utilisation à outrance d'un sample en latin pour annoncer la mort d'un protagoniste, le même plan d'extérieur enneigé (quand il neige, parce qu'ici la météo n'en fait qu'à sa tête), les meurtres terriblement sanglants mais TOUS filmés en hors-champ... Un festival qu'on vous dit !
Transposition intéressante mais sans le sou des "Dix Petits Nègres" dans un château « laissé en l'état depuis 500 ans » mais éclairé de toutes parts à la bougie, ce Hurlements joue la carte du whodunit avec une certaine plaisance contrebalancé par un final cheap et surtout — et c'est fort important — aucun loup-garou. Enfin si, il y en a bien un mais vous ne le verrez jamais à l'écran. Jamais. Tout au plus une main poilue. L'affiche du film ô combien mensongère vous aura joué un sale tour. Mais pourtant, au-delà de cette mascarade, Hurlements 5 reste un nanar hilarant pour peu qu'on se prête au jeu. Fortement recommandé pour les amateurs du genre donc.