Le bouille à Bess
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Avec « The Hurricane » John Ford, à la demande de Samuel Goldwyn, crée le premier grand film à effets spéciaux impressionnants. Pour cela James Basevi reçu un budget de 400 000 $ dont 250 000 $ furent utilisés pour la seule séquence de l’ouragan. Même de nos jours, le résultat reste convainquant d’autant plus qu’à l’époque les différentes technologies digitales n’existaient pas. Particulièrement réussie est la destruction de l’église que la réalisation progressive rend crédible. De même la souffrance des acteurs est bien réelle car, dans la scène de l’arbre, seule la petite fille est doublée. Ford poussa le réalisme si loin qu’il fit accepter à l’acteur principal une flagellation réelle, jusqu’au sang, mais que la censure fit couper car trop réaliste ! Dorothy Lamour échangée par la Paramount contre Joel McCrea, tient le rôle très sensuel et même sexy de Marama, l’épouse de Terangi interprété par John Hall (de son vrai nom Charles Locher, mais qui adopta le patronyme de son oncle James Norman Hall qui écrivit avec Charles Nordhoff le roman dont le film est une adaptation), très crédible car familiarisé avec cette culture puisque sa mère était tahitienne. En dehors de l’impressionnante séquence de l’ouragan, à la réalisation et au rythme parfaits, Ford appuie sur ses thèmes de prédilection : le bonheur et l’amour des gens simples, la présence omniprésente du prêtre et de la foi catholique dans la deuxième moitié du film, la brutalité d’une justice aux ordres des puissants, le racisme de l’administration française d’une part et son côté borné et bas de plafond d’autre part, le sadisme des geôliers (avec une mention pour John Carradine, maître du genre). A retenir également l’habituelle direction d’acteur superlative du réalisateur et une manière très propre de rendre Dorothy Lamour très désirable, à l’extrême limite de ce que permettait le code Hayes. Clairement un grand film.
Créée
le 12 janv. 2023
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