Ceux qui nous suivent depuis longtemps sur HKMania savent très bien qu’en ce qui me concerne, le cinéma coréen n’a jamais été quelque chose qui m’a vraiment conquis. Les expéditions que j’y fais de temps en autres s’avèrent courtes car très rares sont les films qui arrivent réellement à m’emballer depuis pas mal d’années. Néanmoins j’y retourne de temps à autres mais pour le coup, il me manque clairement les bases de ce cinéma, son contexte historique, ses tics et manies, ses références… Du coup, difficile pour moi de rentrer en détails et de pondre quelque chose de concis et de foncièrement intéressant. Chacun ses lacunes vous me direz. Mais bon, une fois de plus je tente de m’y replonger tant certains films ont fait parler d’eux récemment comme The New World ou The Berlin File chroniqués sans doute prochainement en ces lieux.

Jang Joon-hwan n’est pas un réalisateur qu’on pourrait qualifier de prolifique, la faute à l’échec cuisant au box office local de son très bon Save the Green Planet sorti en 2003 et qui stoppa net sa carrière. Après un petit retour discret en 2010 avec Camellia, film à sketch pour lequel il réalise un segment, le revoilà en 2013 avec Hwayi : A Monster Boy, un film d’action très noir et violent, qui le remettra peut-être sur le devant de la scène étant donné le succès plus que correct de ce dernier, engendrant en fin de cycle 2.4 millions de spectateurs. Un succès bien mérité tant le film possède bien des atouts pour lui et sait se montrer très efficace.
Efficacité, c’est vraiment ce qui ressort du film, à commencer par un casting réellement efficace. Bien entendu, on retrouve l’incontournable Kim Yoon-seok (The Chaser, The Murderer), acteur au charisme imposant capable de jouer n’importe quel personnage, mais c’est l’ensemble du cast qui s’en sort avec les honneurs. On sent que Jang Joon-hwan aime ses personnages et il en prend un soin tout particulier à commencer par le jeune héros dont l’évolution est des plus intéressantes avec ce changement de cap radical en milieu de film, changement de cap qui annonce également un changement de ton. Là où le film se voulait assez posé dans sa première moitié avec la relation particulière entre le héros et ses différents « pères », malgré quelques montées en pression de temps à autres lors de leurs différents braquages, la seconde moitié se veut nettement plus orientée action. Et là, ça déménage !

Même si au final pas si nombreuses que ça si on prend en compte la durée du film (un peu plus de 2h), les scènes d’action sont tout simplement ébouriffantes. Jang Joon-hwan fait preuve d’une réelle virtuosité et le spectateur avide de sensation forte en prend clairement plein les mirettes. Les qualificatifs ne manqueraient pas pour parler de ces courses poursuites motorisées hautement jouissives et impressionnantes. Il en va de même pour les gunfights, secs, nerveux, et surtout très violents. Le sang coule beaucoup, trop peut-être même, certains personnages semblant parfois un peu trop résistants si on prend en compte leurs blessures. Mais qu’importe, c’est du cinéma et l’amateur d’action sera clairement servi dans cette deuxième partie très noire, nihiliste, et parfois glaçante. Les têtes tombent en nombre lors de scènes vraiment prenantes et qui tiendront n’importe quel spectateur normalement constitué en haleine tout le long.
Dommage que certains personnages soient complètement sous exploités. On nous présente une sorte de super flic aux méthodes pas très orthodoxes, mais on se rend compte au final qu’il ne sert à rien ou presque. Pareil avec certains des « pères » du héros. Seuls deux sont réellement développés et les autres sont relégués au second plans alors qu’ils auraient mérités d’être plus travaillés. Bien entendu qu’il est impossible en deux heures de s’attarder sur tous les personnages, mais un peu plus d’équilibre entre eux aurait été le bienvenue.

Au final, Hwayi : A Monster Boy s’avère être une très bonne surprise. Sans aller jusqu’à parler de chef d’œuvre (loin de là), il n’en reste pas moins un très bon film d’action dramatique au casting trois étoiles et aux scènes d’action haut de gamme. Espérons que Jang Joon-hwan ne mette pas dix ans à pondre son prochain film. Une bonne pioche, à découvrir.
cherycok
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le 7 mai 2014

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