Stoneheart Asylum - ou Hysteria, ou précédemment Eliza Graves, mais également Enfermés chez nos amis québecois - est un DTV qui se cherche. Je n'écris pas cela parce que je ne sais toujours pas quel est son titre officiel mais bien parce que film m'a laissé une impression mitigée. Ca commençait pourtant plutôt pas mal avec un scénario sympatoche mettant en scène un jeune psychiatre de la fin du XIXe siècle faisant ses premiers pas dans un asile reculé mais où quelque chose de bizarre se trame. En effet, il ne met pas longtemps à comprendre que les patients ont pris le pouvoir et jouent aux docteurs quand les vrais praticiens sont enfermés et font office de cobayes...
Si la fiche SensCritique indique que ce thriller lorgne également du coté du film d'épouvante, c'est une bien belle bourde car ce film n'a rien d'angoissant et c'est bien dommage car il y avait matière à produire un petit film à l'ambiance cotonneuse et oppressante. Les décors sont très réussis, le casting est appréciable - Ben Kingsley, Michael Caine, Jim Sturgess et la toujours très désirable Kate Beckinsale - et Brad Anderson à qui l'on doit The Machinist est à la réalisation. Malheureusement plus le film avance et plus la pression qu'aurait dû connaître notre jeune psychiatre au fait de la prise de pouvoir des déments se délite.
Pour moi la faute incombe en partie à la soundtrack de John Dubney. Si elle très réussie, la prépondérance de l'utilisation des cuivres et des bois confèrent une ambiance feutrée et légère qui confine plus à une oeuvre féerique et onirique qu'à un thriller censé créer le malaise. Lorsque le jeune psychiatre pénètre dans les lugubres geôle de l'asile, la musique qui l'accompagne colle plus à une balade champêtre où on s'attend à croiser des elfes, des nains et des trolls... C'est non seulement très déstabilisant mais a fortiori ça désamorce une bonne partie de la tension. Mais d'une manière générale ce couac sonore va de pair avec le déroulement de l'intrigue.
Nous ne sommes jamais vraiment inquiets pour les personnages et les péripéties s'enchaînent mollement de manière prévisible et dépourvue de réels enjeux. C'est frustrant car si Jim Sturgess et Kate "yeux de biche" Beckinsale sont un peu transparents, Ben Kingsley est un faux directeur d'asile convaincant qui aurait pu distiller une réelle ambiance à travers une prestation maîtrisée de bout en bout et qui vient rattraper de justesse un scenario convenu que les twists et autres Deus ex machina viennent alourdir plus qu'autre chose...
Stoneheart Asylum - car oui, j'ai décidé de le nommer ainsi - est un petit thriller sans prétention, ni réel intérêt. Sans être foncièrement mauvais, il ne peut décemment pas être recommandé comme une séance à ne pas manquer. Un film à voir à la rigueur si on tombe dessus par hasard un soir et qu'on a rien d'autre de mieux à faire/visionner.