En Angleterre de la fin du 19ème siècle, un jeune médecin psychiatre entre dans un asile tant isolé géographiquement que par le rigoureux hiver. Il assiste vite aux séances cliniques de l’insolite et inquiétant directeur, adepte de méthodes psychologiques, humaines et plus efficaces que celles des traitements médiévaux, sadiques et cruels qui ont communément cours envers les malades. Parmi tous les pensionnaires, majoritairement dangereux et issus de la noblesse ou de l’armée, il semble tomber instantanément amoureux d’une patiente dite hystérique, qui se distingue par son éducation et son talent de pianiste. Mais une visite fortuite dans les caves lui révèle la présence d’un groupe de prisonniers crasseux et sous-alimentés qui prétendent constituer le véritable personnel séquestré du centre.
Le film nous plonge dans un fascinant tourbillon hitchcockien, un bal des impostures dans le ventre même d’un bâtiment monstrueux, où personne n’est ce qu’il prétend, n’est ni noir ni blanc, où l’oppression physique et mentale nous asphyxie, et où tout dénouement aboutit à une succession de retournements de situation aux enjeux tant névrosés que mortels. Ce bijou adapté d’une petite nouvelle d’Edgar Allan Poe nous fait trembler et haleter jusqu’à la spectaculaire acrobatie finale, dans le suspense, le thriller, l’horreur, une féroce critique de l’antique médecine psychiatrique, le traumatisme, l’empathie et même au cœur d’une merveilleuse, et folle bien sûr, histoire d’amour.