Adaptation du roman éponyme, premier d’une série de l’écrivain américain Dan Wells, I am not a serial killer est un film britannico-irlandais sans prétention qui suit l’évolution de John Wayne Cleaver. Vivant dans un petit bled enneigé du Midwest, John, 15 ans, est diagnostiqué sociopathe. Par "prévention" et pour réprimer ses pulsions, il s’est crée des règles à suivre (non ce n’est pas Dexter ^^). Tout se passait assez bien dans sa vie, malgré son rapport constant à la mort étant donné qu’il vit au dessus du funérarium tenu par sa mère (rien à voir avec SFU). John a sa petite routine, parle à son psy et sourit quand il a envie de tuer quelqu’un… un mec tout ce qu’il y’a de plus normal donc. Toutefois, les choses changent quand une série de meurtres inexpliqués survient dans la petite ville perdue, et obsède ainsi notre jeune ami fana de serial killers…
Dans les mains de l’irlandais Billy O’Brien, la pellicule en 16mm, version cheap, prend de jolies couleurs froides. L’immersion dans cette quête lente et tendue est captivante, et accompagner John dans ses pensées sombres et incertaines est assez agréable. Max Records joue un sociopathe asocial et potentiel serial killer attachant, avec son air un peu freaky, ses relations avec son entourage et son humour noir sympathique. Les rencontres de John avec son voisin Crowley (Christopher Lloyd, presque grabataire mais toujours la pêche) nourrissent notre intérêt et notre culture poétique, tout en gardant une certaine angoisse de ce qui va suivre. ET si la fin peut surprendre (je ne m’attendais pas à cette tournure), elle a le mérite de clore le chapitre de façon inattendue mais assumée.
Sous ses airs de thriller-(+), I am not a serial killer cache une touche de comédie-dramatique à l’atmosphère morbide et mélange un peu les genres dans une ambiance posée et prenante. La musique y est sûrement pour beaucoup d’ailleurs.
Sorti discrètement en 2016, je trouvais que ce film valait la peine d’être connu, par les amateurs de genres, au pluriel ;)