Un film d'une originalité folle est en ce moment sur nos écrans. Il est chinois, adapté d'un roman sur un procès qui prend d'énormes proportions. Drôle, percutant, incisif : c'est une pépite sur le plan scénaristique.
Le plus intéressant ne réside pourtant pas dans son fond, mais dans sa forme. Le cadre est circulaire, puis rectangulaire, change au rythme des lieux que traverse l'héroïne. Et c'est magnifique.
C'est superbe car on REGARDE les plans, les cadres, qui nous apparaissent sous un oeil nouveau. On se réinterroge sur ce qui fait le fondement même du cinéma, et d'un "bon" film : la capacité d'un réalisateur à porter un regard, à CADRER. Dés les frères Lumière, le cinéma s'empare de cette question : tout commence par un cadrage pertinent, avec une profondeur, des lignes de fuites..
Un plan, c'est un tableau. Parfois même il n'y a pas de mouvement (#Ozu), et quoiqu'il en soit, c'est la composition du cadre qui aide à générer des émotions.
Avec un cadre circulaire, une autre notion s'affirme : le hors-champ. Sortir du cadre, ce n'est jamais anodin : et avec un format différent, on en vient en tant que spectateur à nous rendre compte, à nouveau, de ce fondement.
"I am not Madame Bovary" m'a fait revivre mes premiers émois cinématographiques, me mettant à nouveau face au procédé, qui construit tout.
MERCI <3