Une paysanne se perd dans les méandres de l'administration chinoise pour tenter de faire annuler le divorce fictif obtenu par son mari. Feng Xiaogang est connu en Chine pour ses films populaires imbibés de critique sociale. Je ne suis pas madame Bovary est une satire féroce de la bureaucratie chinoise dont la médiocrité et l'incompétence sont sévèrement épinglées. L'administration est même ridiculisée par cette femme qui enchaîne procès sur procès pendant 10 ans. Le film est remarquablement mis en scène et interprété mais il a pour écueil un véritable formalisme technique avec l'utilisation quasi permanente d'un rond dans lequel se passe toute l'action, hormis pour les scènes pékinoises où l'écran devient vertical. Cela donne l'impression de regarder le film à travers un télescope, ce qui est pour le moins inconfortable. S'ajoute à cela une longueur excessive (2H20) et de très nombreuses lignes de dialogues, souvent mordants, parfois difficilement compréhensibles pour un occidental tant les arguties judiciaires y sont opaques. Le film est néanmoins agréable à suivre, même sans loupe, et impressionnant de maîtrise. Remarqué au Festival de Toronto, il a décroché la récompense suprême à celui de San Sebastian.