Black voices father
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En 1987, l’écrivain et dramaturge James Baldwin meurt, laissant derrière lui un dernier projet inachevé.
Trente pages complètes d’un manuscrit intitulé Remember This House, retraçant la vie, les combats et les assassinats de ses trois amis, ces trois piliers de la lutte anti raciste aux états unis dans les années 60 que furent Martin Luther King, Medgar Evers et Malcom X.
Raoul Peck, réalisateur haïtien et actuel directeur de la FEMIS décide alors, trente ans plus tard de réactualiser les écrits de Baldwin en les accompagnant avec des images d’archives parfois crues et violentes.
Il réalise ici un habile travail de montage, superposant la voix grave et posée de Joeystar (Samuel L. Jackson pour la version US), avec ces images tournées dans les années 50-60’s et qui pourtant se révèlent quasiment similaires avec celles que renvoient l’Amérique d’aujourd’hui, divisée et menacée par le retour d’idéologies discriminatoires.
Dans une de ses interviews, le romancier originaire de Harlem déclarait : « If you think I am a nigger, it is because you need it ».
Une phrase qui non seulement dénonce les inégalités entre les individus mais qui en plus essaye d’en identifier les raisons.
Selon lui, l’homme noir n’est qu’un mythe, une invention de l’Amérique, pour asseoir sa domination sur une partie de sa population, une Amérique qui fidèle à ses principes, construit son histoire à travers la violence et le colonialisme.
James Baldwin et Raoul Peck unissent alors leur voix pour exposer une réalité qui s’avère désespérante mais apportent tout de même à travers l’art, l’espoir et en font alors formidable outil de résistance.
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le 16 mai 2017
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