Une bonne idée que de confronter un personnage d’auto entrepreneur Macronien à la communauté Emmaüs, pour révéler l’absurdité de l’idéologie néo-libérale.
Jacques (Jean Dujardin) est un loser qui se rêve winner et cherche la bonne idée qui le rendra riche. Il s’est rendu compte que souvent les pauvres étaient moches et en déduit que les rendre beaux grâce à de la chirurgie esthétique low cost (made in Pays de l’Est) leur permettrait de réaliser leurs rêves (parce qu’être beau est gage de succès dans nos sociétés du paraître) et du même coup le sien (devenir un chef d’entreprise à succès, comme ses modèles Bill Gates, Bernard Tapie, Jean Marie Messier ou Donald Trump). Capitalisme contre communisme, néo-libéralisme individualiste contre entraide et recyclage communautaire, tels sont les chocs des cultures que proposent Delépine et Kenvern, dans ce I feel good.
C’est réjouissant et parfois très drôle. Mais hélas, la mise en scène n’est pas très inspirée et le scénario souffre également de quelques coups de mou et aurait gagné à être plus incisif, avec des personnages secondaires plus fouillés et plus attachants. Reste une comédie foutraque sympathique munie d'un duo Jean Dujardin/Yolande Moreau qui fonctionne bien, quelques scènes hilarantes (notamment celle des crachats) et un final plaisant.
Ce n’est déjà pas mal, même si on pouvait espérer mieux.