Viens voir le docteur mais attend toi à avoir peur

L’analyse de votre serviteur :

Frankenstein, que j’appellerai Frankenstein parce que je ne cautionne pas les gens qui parlent d’eux à la première personne, moi, est un film très facile à critiquer. En trois étapes, tout d’abord laisser votre cerveau au vestiaire, puis prenez un pop-corn histoire d’avoir les mains occupées – ou attendez-vous à ressortir du cinéma avec des moignons à la place des doigts, enfin attendez la fin en vous demandant si à un moment ou à un autre un truc surprenant va se produire.

Allez, je suis méchant, mais je le vaux bien. Frankenstein est un film qui se regarde – mais disons plus aisément sur canal+ en deuxième partie de soirée qu’en ayant payé un ticket. D’ailleurs à côté Hansel et Gretel donnent l’impression de raconter une histoire qui a du sens.

En effet, ce Frankenstein ressemble à un canard à qui on a coupé la tête : il continue à marcher, se dandinant, mais il lui manque une partie somme toute importante de son anatomie. Frankenstein, sous l’excuse d’être un personne sans âme et donc forcément plus que légèrement atteint de débilisme avancé, n’a plus toute sa tête. Mais si cela reste excusable, le problème c’est que les autres personnages le sont tout autant.



Les savants fous et autres prêtresses mystiques, censément faibles physiquement mais ultra-méga intelligents, enchaînent les décisions qu’on se permettra de classer entre le fort douteux et le bien mongol du début à la fin du film, et n’arrangent rien à une situation déjà pour le moins tordue d’une guerre millénaire dont les protagonistes se battent en ayant les quartiers généraux placés à trente mètres l’un de l’autre sans le savoir, où en le sachant, donc débile dans les deux cas.



Les effets spéciaux ne suffisent donc pas à rendre intéressant ce film qui n’a ni âme, ni même émotion, ni même scène d’action crédible. Les acteurs sortent de série B (excuse-moi, Chuck). Les décors datent d’un autre temps. Le héros est détestable. Je n’arrive tout simplement pas à ressortir un élément positif de cette séance, ce qui explique que j’ai mis beaucoup de temps à en parler, par peur de détester un film d’une manière infondée.





Aujourd’hui, je l’affirme, I,Frankestein est l’énorme bouse de ce début d’année. Le scénario… je ne pense même pas qu’on puisse le qualifier ainsi. J’ai presque hâte d’aller voir Vampire Academy pour enfin avoir matière à réflexion. Les personnages sont sans dimension aucune. On s’ennuie. Je crois qu’on avait tous hâte que ça se termine. Le film est totalement déstructuré. Sans logique. Sans âme. Sans rien. Un sketch de Muriel Robin version steampunk, en somme.



La morale : Pffff, j’ai tellement honte de parler de ce film et de morale… je ne veux pas faire de morale à trois francs six sous mais franchement, la dictature de l’argent, des grosses maisons de production. Plusieurs pays ont travaillé ensemble sur un tel film. Le budget… 65 millions de dollars. Le pire ? Malgré le succès critique dramatique, le film va être rentable parce que la bande-annonce haute en couleur et le mythe de Frankenstein draine les foules sans pitié. Donc on aura droit dans un an ou deux à une production du même acabit sur Dracula ou la Momie (ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, la trilogie de la Momie, ça c’est du grand cinéma, surtout la partie avec un prince dragon chinois immortel ninja qui pratique le tantrisme que je trouve particulièrement crédible).



La mention du critique : A Miranda Otto qui prouve encore une fois qu’elle est une actrice totalement nulle, incapable de sortir la moindre expression. Pourtant elle aura réussi à jouer un des personnages les plus emblématiques de l’histoire du cinéma, Eowyn dans le Seigneur des Anneaux. J’ai envie de donner une mention à Peter Jackson pour avoir réussi à rendre la scène où elle tue le roi-sorcier d’Angmar quasiment émouvante malgré le fait que l’ australienne lâche toute la testostérone qu’elle peut… tout est dans le quasiment, n’est-ce pas ?
Orian_Gissler
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le 21 févr. 2014

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Orian Gissler

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