Près de quinze ans après « LOL », un plus que sympathique film générationnel, Lisa Azuelos et Sophie Marceau refont équipe pour ce « I love America » qui projette une partie de la vie de la première dans le rôle de la seconde, pour une comédie romantique en partie autobiographique. Et force est de constater que le charme de l’époque n’y est plus et qu’Azuelos sombre dans les pires travers du cinéma mainstream. Sous couvert de légèreté, ce film est un condensé de ce que l’on ne devrait plus oser dans un film. Heureusement que notre Sophie Marceau nationale semble y croire un tant soit peu et qu’elle paraisse toujours aussi intemporelle. D’ailleurs c’est bien la seule qui semble y croire...
On a droit durant plus d’une heure et demie à une succession de clichés et de poncifs sur tout. Que ce soit Los Angeles, dépeninte de la manière la plus touristique et enjolivée possible, les gays, représentés par le personnage du meilleur ami qui ferait grimper au rideau toute la communauté tant il cristallise tout ce que les homosexuels ne veulent plus voir, ou encore les relations amoureuses, avec le bellâtre dans la vingtaine qui s’entiche d’une MILF, « I love America » coche toutes les cases des lieux communs et des modes de pensée actuels. Mais surtout du ridicule. L’humour est lourd au possible et il est vraiment compliqué ne serait-ce que de décrocher un sourire quand la relation amoureuse au centre du film transpire la banalité et le niais. On ne croit pas une seule seconde à ce qui se passe à l’écran à moins d’être d’humeur fleur bleue ou d’adhérer aux comédies romantiques avec excès de sucre et d’improbable.
Mais ce n’est pas tout. Azuelos nous gratifie de flashbacks ridicules nous ramenant à sa jeunesse où les rapports avec sa mère star (Marie Laforêt) étaient complexes. On dirait des séquences issues d’une publicité Herta! Pour couronner le tout, le film est ponctué d’une voix off inutile, martelant ce que l’on voit déjà à l’écran et ponctué d’aphorismes sur la vie risibles et désuets. Quant à la mise en scène se voulant moderne, elle a une décennie de retard. C’est mauvais au possible, kitsch comme jamais et même si tout cela passe relativement vite, c’est le genre de film aseptisé en mode conte de fées qui sera oublié aussitôt après avoir été vu. Une production symptomatique du nivellement par le bas du cinéma populaire, opportuniste et montrant parfaitement l’érosion d’idées et l’absence de fond du cinéma contemporain.
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