Une comédie dramatique pleine de romantisme, un peu loufoque, entre une scientifique, Alma ( Maren Eggert ), et cet Androïde, Tom ( Dan Stevens), une alchimie parfaite entre ces deux bons acteurs. Un film réussi de Maria Schrader, qui interroge à propos de toutes ces révolutions numériques, et leurs impacts sur les relations humaines. Le personnage de Alma qui s'engage de façon curieuse, à témoigner des traits si parfait, parfois gênant, mais aussi comique, un paradoxe qui la rend sceptique. Quand à la formule du bonheur, conçue dans un environnement de laboratoire, où tous semble désuet à ses yeux, jamais vrai, un monde qui pourtant offre une solution à la solitude, celle d'un amour artificiel.

C'est alors dans cette étude des désirs les plus profonds, qu'Alma choisi de réaliser sans grande conviction, et qu'elle y trouve aussi le besoin d'être détestable, d'humilier, à en être vraiment méchante. Dans cette relation étrange, une illusion de l'amour, jamais naturel, qui pousse néanmoins parfois à se poser la question, à savoir qui de Alma où de Tom est l'humain, ou le robot, tant elle semble si insensible, différente des autres femmes, et de leurs besoins. Notamment quand Tom s'approche, et qu'elle s'enfuie, ne voyant de lui qu'un amour du futur, un peu dépassé. Une fille qui veut rester unique, loin des normes, et de ces gestes romantiques, qu'elle trouve tellement ridicules. Face à des blessures cachées, qu'aucun algorithmes ne pourra soigner. Un désordre émotionnel, pour une vie bien trop humaine, qu'aucune technologie ne réussira à comprendre. Elle qui refuse de vivre, dans ce refuge absent des souvenirs, pour un présent aux perspectives bien trop géométriques. Tous ces signes qui sonnent faux, une douleur imprenable, que ce film tente d'exprimer avec humour. Déconstruire le mythe de l'homme idéal, un peu trop utiliser, surestimer. Toutes ces informations stockées du partenaire sur mesure, prennent une direction un peu plus comique, mais aussi philosophique, étrangement acceptée par 93% des femmes.

Alma ne vie que pour ses recherches, la complainte de l'absence, une souffrance dans son existence. Émaillée d'un homme qu'elle ne cherche plus vraiment, même si pourtant Tom semblait être l'homme parfait. Une liaison de rêve qui marche dans un Berlin au cadre futuriste, où voyage parfois une suite d'opérations mathématiques inexpliquées, perdues à travers une série de chiffres, ne cherchant qu'à rencontrer l'émotion d'une image de jeunesse amoureuse, une petite digression. Cette erreur statistique, qui réussit a combler le temps d'un sourire, une solitude, quand le désir devient une marchandise à exaucer les souhaits. Une révision féministe, dans cette relation femme, robot. Ces incertitudes et ses névroses, entre la raison et les sentiments qui s'entrechoquent. Un passé qu'on remplace par tous ces hologrammes, et des mots qu'on récite, afin de pouvoir toucher droit au cœur. À la fois étonnant et touchant, lorsqu'elle accepte de se laisser aimer, tester, pour éprouver de nouveau la sensation d'être deux. Toutes ces questions abordées, sans grande réponse, n'enlève en rien, ni n'alourdissent les qualités de ce film.

Galpha
7
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le 12 janv. 2024

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21 j'aime

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