Je vais essayer de camoufler ma hype comme on fout un objet dans son caleçon, pour écrire ce billet. Aussi, il est très difficile d'écrire quoique ce soit sur I See You tant ça serait gâcher et ruiner une bonne partie du film. Celui-ci réserve pas mal de surprises et j'aurais envie de taper le texte le plus court de ma vie sur ce profil de merde qui serait : ne prenez en compte aucun avis et juste allez voir ce putain de film.

Mais comme je suis une personne respectueuse et policée, je ne le ferais pas.

La narration s'embraye de façon très classique et coche même pas mal les cases du genre horrifique : très grande et belle baraque, famille blanche avec leurs problèmes, ville tranquille américaine.

L'intrigue s'articule autour de plusieurs récits et brasse plusieurs thème comme la culpabilité, le bon père de famille, la sexualité, les fractures sociales.

Évidemment, ces faisceaux d'histoires sont loin d'être indépendants et entretiennent des rapports d'interactions entre-eux. Une des force de film est de nous balader comme des chats affamés devant le paquet de croquette. Au début, on pense au fantastique, puis on se dit qu'on a affaire à de l'horreur, avant de penser au drame social sans oublier le film a enquête.

Adam Randall utilise des lents mouvements de caméra pour découvrir ou dissimuler le champ visuel à son audience. Couplé à un sens du montage et du découpage, il fait bouillir une tension chez nous sans avoir recours aux artifices habituels du genre.

Servi par une narration non-linéaire, c'est lorsque nous assistons aux séquences déjà vues mais sous un angle différent, lorsque le champ et le contre-champ s'inversent que le film prend en profondeur.

Je ne vois pas comment on pourrait faire l'impasse sur ce long-métrage tant il arrive à toucher là où ça fait tilt. Économe en effets de style mais pas avare sur l'ambiance, I See You est typiquement le genre de film qui se repose sur l'impact auprès public plutôt que sur le spectacle. Réalisateur à suivre.

Alcalin
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le 16 déc. 2019

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Alcalin

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