Deux ans après le beau Putty Hill, Matthew Porterfield continue de jouer sa petite musique folk venue de Baltimore. Un air singulier, frais, discret et agréable, que l'on reconnaît de plus en plus rapidement, qui nous devient étrangement familier. On retrouve en effet la même délicatesse, la même douceur, la même sensibilité dans ce regard porté sur des personnages paumés, pour la plupart tout juste sortis de l'adolescence, et qui ne rentrent dans aucune des cases habituelles du mauvais cinéma indé US. Des personnages que le cinéaste américain prend le temps de nous dévoiler pour mieux les faire exister, et auxquels on finit naturellement par s'attacher. Alors que Putty Hill empruntait beaucoup au documentaire, ce nouveau film nous donne encore l'impression de montrer la vie telle qu'elle est, d'être une simple mais belle photographie d'un instant donné dans l'existence de ses personnages. Ici, on suit surtout Taryn (Deragh Campbell), adolescente en crise qui se retrouve chez sa tante après avoir fui le foyer familial. La jeune fille atterrit dans une petite famille en pleine dissolution. Son oncle et sa tante, musiciens de Baltimore, se séparent, sous le regard impuissant et réprobateur de leur fille unique, Abby (Hannah Gross), du même âge que Taryn...lire la suite de la critique.