I used to be darker respecte à la lettre le petit manuel du film indé américain calibré pour Sundance :
- titre mystérieux promettant une histoire dépressive : check
- scénario suivant les errances sans but d'une adolescente : check
- personnages tirant tous la tronche et ne communiquant pas entre eux : check
- milieu artiste petit-bourgeois : check
- divorce en cours : check
- musique folk omniprésente servant à exprimer les tourments de ses personnages : check
- longs plans fixes évitant de se fatiguer à monter les images, et donnant une caution arty à l'ensemble : triple check
- etc, etc...
Aucun cliché ne nous sera épargné, et l'on attendra en vain tout le film que quelque chose de significatif ne se passe. Alternant les traditionnelles "tranches de vie" et les "moments de crise" tout aussi stériles, le film échoue à prendre une direction, et s'achève sans n'avoir rien entrepris. On peut se laisser bercer par moments, le tout n'étant pas foncièrement désagréable, mais c'est surtout l'ennui et la sensation de perplexité qui l'emportent.
Rien de bien passionnant donc, malgré une belle photographie et le magnétisme diaphane de sa jeune actrice principale, vaquant avec langueur d'une chambre à l'autre en petite tenue, et s'exprimant de sa voix fluette et lente avec un accent irlandais à couper au couteau. Charmant, mais ça ne fait pas un film.