Jolie découverte hier de celui qu'on a surnommé Le Truffaut nippon avec un film au parfum d'enfance, de rêves et d'espoirs : I Wish, titre qui exprime mieux que tout autre la force du désir et de l'attente dans une réalité toujours un peu décevante.


Ils sont deux frères séparés par le divorce de leurs parents : l'aîné, Koichi, garçon de 12 ans réfléchi et responsable vit avec sa mère et ses grands-parents au Sud de l'île de Kyushu tandis que son jeune frère, Ryu, diablotin rieur mais plein de bon sens partage le quotidien d'un homme enfant musicien, plus intéressé par le rock et sa bande de potes que par ses devoirs de père.


Une mère un peu perdue, un père un peu paumé, les seuls points d'ancrage pour Koichi dans ce monde d'adultes en décrépitude ce sont ses grands-parents et surtout ce grand-père qu'il aide à fabriquer ses gâteaux de façon artisanale, symboles d'une époque qui n'est plus.


Et puis il y a les copains d'école : le romantique qui voudrait bien épouser la jolie bibliothécaire, l'amoureux des animaux et de son chien en particulier dont il ne se sépare jamais, tandis que de l'autre côté de l'île, Ryu s'éclate avec ses copines, petites femmes en devenir qui ont elles aussi envie de croquer la vie et le monde.


Retrouver son frère, ne plus être séparé, Koïchi en rêve, allant même jusqu'à souhaiter que l'explosion du volcan, qui s'est réveillé, lui permette de quitter sa petite ville du Sud.


Et c'est enfin la rencontre mûrie et préparée avec amour : le TGV reliant le Nord au Sud vient d'être mis en service !
Le "miracle" pour les sept enfants réunis lors du voyage se produira-t-il quand les trains se croiseront, dégageant une telle décharge d'énergie que le voeu secret de chacun, à ce que l'on prétend, sera exaucé?


Croire à ses rêves c'est les faire exister dit-on, et ces petits bonshommes touchants et pleins de charme, purs sans être naïfs, illuminent le film de leur fraîcheur et de leur sincérité époustouflante contre lesquelles vient se briser une réalité que le réalisateur n'élude jamais, merveilleusement servi par les enfants, tous les enfants, et surtout les deux frères dans le film et dans la vie, dont l'optimisme doublé néanmoins d'une vraie lucidité, nous désarme et nous séduit.


Petit bémol toutefois : une première partie de présentation un peu longue pour décrire les deux frères dans leur nouvelle vie mais qui nous emmène ensuite dans l'un des voyages les plus touchants qui soient au coeur de l'enfance et de l'espoir.

Aurea
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le 29 mai 2012

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Aurea

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