" C'est quoi le monde ? "
Entourés d'un volcan, de la musique, d'un divorce, d'une famille et surtout de rêves, deux frères, séparés par la distance, s'appellent et espèrent un miracle, pas le même forcément mais celui d'un avenir, d'un désir, de retrouvailles, d'un espoir ... Entourés de leurs camarades, ils donnent à cet espoir de la force, bien qu'ils ne partagent pas forcément les mêmes désirs. C'est encore un magnifique portrait d'enfants que livre Kore-Eda (après Nobody Knows entre autres), mais surtout un magnifique traité sur la naissance (ou renaissance) au monde ...
Avec des choses toutes simples, des moments de vie, des cycles (pour mettre en parallèles les vies croisées des deux frères), Kore-Eda donne à voir des vies, des sensations, des sentiments aussi... Et comme un fossé qui se creuse entre deux faces du Japon, avec d'un côté la modernité et de l'autre la sourde menace d'un volcan en réveil. Mais c'est quand les enfants se rejoignent, c'est la simple rencontre qui compte, celle qui va au delà des espoirs, celle des réminiscences mais aussi celle de l'avenir... Dès lors, c'est la beauté qui compte, la caméra s'arrête sur des objets, des gestes et l'enfant grandit tout à coup, il se tourne vers l'avenir, accepte... La douceur, la beauté, l'authenticité, semblent être alors les signes de Koe-Eda, pour un film simplement magnifique (même si le rythme aurait pu être mieux travaillé, à l'image de l'état de transe dans lequel nous plongeait "Nobody Knows", ici quelques longueurs persistent), comme une course d'enfants ...