Philippe (Christian Clavier), un quinquagénaire bedonnant et divorcé, podologue de profession n’est pas ce qu’il y a de plus fun, ni de plus aventureux, loin de là. Préférant les plages pittoresques du Crotoy où vivent ses parents, pour passer ses vacances, il a entamé une relation avec la pétillante Carole (Mathilde Seigner), de quelques années sa cadette. Le couple nous est présenté au travers d’un court trajet en voiture, s’apparentant plus à une séance de conduite d’auto-école, qu’à un rendez-vous impromptu. Un petit prologue malin qui nous laisse entrevoir les caractères de chacun. Les centres d'intérêts et les goûts en commun entre Philippe et Carole, ne sautent pas aux yeux, mais bon, le couple semble s’aimer et l’essentiel est là. Le seul hic et il est de taille, c’est que Carole possède un cheptel de deux adolescents - que Philippe n’a pas encore rencontré - Manon la petite dernière et Julien le fils aîné - celui-ci presque bachelier aura, sous les conseilles avisés de Philippe, le droit de choisir sa destination de vacances, à condition de réussir son bac - vous l’aurez compris, l’exam en poche, Ibiza nous voilà ! À ce moment précis, la bucolique Baie de Somme et le rassurant Crotoy et ses Scrabble s’éloignent à grands pas. C’est un double effet “kiss cool”, pour Philippe qui se trouve pris en étau entre le choc culturel de l’île et le choc générationnel de l’adolescence. Le pauvre bougre se plie en quatre pour ne décevoir personne. Arnaud Lemort (“Dépression et des potes”), nous offre avec “Ibiza”, une agréable petite comédie familiale couplée d’une étude des mœurs qui tacle gentiment la société - tout le monde en prend un peu pour son grade, les jeunes, les vieux, les écolos, les bobos etc - le tout dans une ambiance électro. Une fois n’est pas coutume, notre “Jacquouille” national joue juste, sans trop forcer le trait - son duo avec Mathilde Seigner - toujours impeccable - est convaincant dans cette peinture moderne de la famille recomposée avec tout ce que cela peut comporter d’avantages, mais surtout d’inconvénients. Le reste du casting est impérial - les ados sont odieux juste ce qu’il faut - Joey Starr en Patron de boîte est excellent - un certain “Pascalou” - acteur non crédité au générique du début, surprise - en tenancier d’une paillote aussi bourru que philosophe est irrésistible, mais la palme revient à Frédérique Bel et toute sa famille que vous adorerez détester. Un bon divertissement sans prise de tête !