Un petit téléfilm d'action à la montagne qui est très sympa, contre toutes attentes : un Bruce Campbell qui en fait des tonnes en grand méchant, Sean Astin en héros malgré lui (le mono de ski qui se retrouve à devoir sauver sa femme et éventuellement tout un hôtel des griffes du vilain trafiquant meurtrier), un gérant d'hôtel qui ressemble au Maire d'Amityville (Les Dents de la Mer, comprenez : aucune morale, peu importe la sécurité des usagers, on n'annule pas les vacances au ski !) qui finit quand même par
dégommer le méchant d'un coup de carabine dans la tronche
(pas touche aux affaires, on a dit !), ce qui est un final-surprise assez original (on ne l'avait pas vu venir, celle-là). A part ça, vous avez des courses-poursuites à skis, un motoneige qui explose, des punchlines cyniques qui sont drôles, pas mal d'action et un trafic de matières radioactives qui change du classique trafic de poudreuse (pas la neige). Icebreaker est un téléfilm qui comble le temps d'une après-midi, bien au-dessus des programmes mollassons et bavards qu'on a l'habitude de croiser dans cette catégorie. Ici pas question de discuter, les deux antagonistes se lancent dans un combat à distance sous tension, qui augure du beau duel final. Allez, on rajoute encore le pote débile qui est censé aider notre héros (en pointant constamment la pétoire sur sa tronche : c'est pas gagné), et la vilaine assistante du méchant, non moins cruelle et dangereuse... Jusqu'au bout, Icebreaker sait qu'il n'est pas le blockbuster de l'année (avec même les bugs de la VHS qui ont été copiés sur le DVD : l'image saute parfois, et quelques répliques n'ont pas été doublées, ça c'est une remasterisation qui a du pognon, on le sent), mais n'essaie jamais de l'être, et met chaque kopeck de son budget au service de votre divertissement, avec des dialogues transcendés par la folie de Campbell, avec le capital sympathie de Sean Astin (et son acolyte débile) qui nous fait craquer très vite pour son personnage paumé forcé d'être courageux, et avec étonnamment beaucoup d'action. Un chouette téléfilm qui passe les portes du divertissement avec un style très peu académique (il embarque tous les drapeaux sur son passage), mais on sent qu'il aime cette descente, qu'il s'amuse beaucoup, alors comme la neige, on fond.