L'idée de base n'est pas mal, mais c'est pauvrement traité.
Il y a bien trop de pathos dans cette histoire, ce qui freine drastiquement la narration. Les rares événements perdent de leur ampleur et les personnages paraissent plus superficiels que ce que l'auteur aurait souhaité. On retrouve les éléments qui ont fait le succès de la saga Zatoichi, mais sans l'étincelle. Même les rares tentatives d'humour ne prennent pas. Au vu du titre, du pitch et de l'affiche, on s'attend à un film musclé mettant en avant une femme ; c'est décevant car, si elle est bien forte, elle ne fout rien pratiquement tout le film et est secondée par un personnage aussi mollusque que elle. L'intrigue est un peu décousue aussi, ce qui n'arrange rien. Il reste tout de même ici et là quelques moments plaisants ou amusants et un peu d'action pour sortir le spectateur de sa torpeur.
La photographie aurait pu être plus travaillée ; on a tout de même un découpage qui tient la route dan les grandes lignes sauf lorsqu'il s'agit de montrer un combat : on ne profite pas des chorégraphies car c'est filmé un peu n'importe comment. On a parfois quelques petits plans comme ça qui fonctionnent bien ou des ralentis efficaces, mais c'est globalement brouillon et peu plaisant. Et puis aussi, c'est long : le monteur semble s'amuser à étirer inutilement des plans où il ne se passe rien, le bonheur ! Les acteurs sont corrects mais n'étant pas aidé par leurs personnages, aucun ne marque réellement. À part Haruka Ayase qui est tout de même un beau morceau de viande.
Bref, "Ichi" est un film qui manque furieusement de sueur et de foutre.