Quelle merveille, quelle claque ! Un film particulièrement esthétique, qui confirme mon amour pour le noir et blanc, ici il est très lumineux, il sublime.
On suit Ida, une jeune orpheline élevée au couvent et qui est en passe de prononcer ses vœux. Seulement sa tante, qui est aussi son unique famille, apparaît après des années et l'accueille pour qu'elle découvre le mystère de ses origines avant de rentrer dans les ordres. Ida est en réalité juive et, dans une Pologne des années 60, les massacres sont encore avoués à demi-mot... On suit alors les deux femmes dans leur périple à la recherche des restes des leurs.
Émouvant, puissant, ce film ne laisse pas indifférent. Tout n'est que non-dit et sous entendu, tout est remis en question, même l'engagement d'Ida en Dieu et ce malgré les avertissements de Wanda, "on verra si tu crois encore en ton Dieu après tout ça".
Ida, c'est aussi la naissance d'une femme avec la rencontre du jeune saxophoniste, la sensualité par la musique... Le poids des secrets sur une vie aussi, quand l'horreur devient insupportable malgré l'alcool et la drogue. Avec ce petit bijou, Paweł Pawlikowski démontre que la Pologne n'a pas encore déterré tous les secrets de cette Occupation nazi et que beaucoup doivent encore rendre des comptes, certains actes pesant lourdement sur les consciences de certaines familles pas si innocentes qu'il le parait.
Ida est pour l'instant mon coup de cœur de 2014 au cinéma, rien n'est à jeter, l'ambiance, la musique, la photographie, les deux actrices époustouflantes, je ne vois rien à redire. Captivant.