Le décès de jeunes filles met la police sur la piste d'un tueur en série.
On a une idée de la qualité et de l'esprit du film dès son préambule. L'action et la direction d'acteurs y sont tellement complaisantes, pour ne pas dire invraisemblables, que les personnages sont complètement faux. Il en sera de même tout au long de cette médiocre intrigue policière dans laquelle les flics -et le premier d'entre eux, le commissaire joué par Raymond Souplex- sont des flics de cinéma, les délinquants, les prostituées, les parents des victimes (pas éplorés du tout) qu'on croise au 36 Quai des Orfèvres tous des stéréotypes de cinéma.
Cela précisé parce que le réalisateur a beau s'adosser aux moyens modernes d'investigation de la police pour faire réaliste, le scénario est tellement cousu de fil blanc que mener cette enquête est un jeu d'enfants. C'est tout juste si on n'attend pas de Raymond Souplex qu'il conclue avec un "Bon sang mais c'est bien sûr"!
Henri Jeanson signe les dialogues et le film ne l'a guère inspiré. Exemple (lorsque le commissaire Basquier interroge un suspect récalcitrant):
-Dis-donc, tu aimes les cornichons?
-Pourquoi?
-Parce que je ne suis pas un cornichon!
Non seulement les dialogues sont mauvais mais, en plus, ils contribuent au caractère factice des personnages.
Je ne retiendrai de ce polar simpliste que le moment saisissant et bref où le coupable se démasque et le dénouement policier, contestable d'un point de vue déontologique ou moral...
Les amateurs du quotidien policier au 36 Quai des Orfèvres feront mieux de se tourner vers le polar bien meilleur de Maurice de Canonge, tourné quelques années plus tard, "Police judiciaire"