L'histoire se déroule dans une école britannique traditionaliste où l'ordre prime. Les professeurs garantissent avec zèle la discipline, si besoin par les châtiments corporels. Certains d'entre eux s'intéressent de très près aux enfants et s'en amusent de manière ostensible dans la salle des professeurs. If... montre à travers un chapitrage qui monte en tension le rapport à l'autorité de quelques adolescents, dont Malcolm MacDowell, à l'étroit dans ce petit monde déjà désuet. Sous la répression froide des adultes, l'insolence adolescente se mue peu à peu en révolte.
Palmé en 1969, en résonance profonde avec Mai 1968, révélant Malcolm MacDowell au public, If... a marqué son époque. Malgré ses qualités évidentes, particulièrement sur le plan de la réalisation et de la photographie, le film a pris du plomb dans l'aile. Daté, le propos final manque de consistance. La fin cathartique, où tous les symboles de l'autorité sont mis littéralement à bas, étonne par son audace, mais frustre surtout le spectateur en attente. De ce point de vue, l'analogie avec Mai 68 est frappante. La révolution contre la tyrannie sourde, finit par émerger, explose dans une jouissance foutraque.
D'accord, si la jeunesse se rebellait, et après ? N'y a-t-il rien d'intéressant dans cet alors ?