J’ai grandis dans les années 2000, autant vous dire que je ne fais pas partie de la génération traumatisée par le très célèbre IT, adaptation du livre de Stephen King.
Sauf que, comme beaucoup, j’ai eu ma période où, à onze, douze ans, je me disais qu’enfin j’avais l’âge de regarder des films d’horreurs. Sauf que moi, j’étais plutôt à regarder des vieux films d’horreur, style Freddy, parce que j’étais une vraie chochotte incapable de rester assis sur mon fauteuil devant Insidious ou Rec.
C’était ma période d’âge bête.
Et le truc, c’est qu’avant même de connaître le film, j’entendais souvent parler de IT. Des potes me racontaient qu’il y avait un film où un clown dans des égouts attirait des gosses pour les bouffer avec un bateau en papier.
C’était une légende pour moi, et quand j’ai vu quel film c’était, fallait absolument que je le vois. Et à douze ans, j’avais adoré ce film, je le trouvais absolument génial et j’avais tout de suite envie de lire le livre.
Sauf que j’ai abandonné le livre au bout de deux-cent pages tellement c’était long (j’avais pas particulièrement peur). Et du coup, j’ai laissé tomber le fameux IT.
J’ai longtemps attendu un remake. J’avais cette énorme envie de pouvoir voire cette histoire sur grand écran, et c’est au bout de cinq ans d’attente que la première photo du remake de IT avait fait son apparition.
Tout de suite, je me suis jeté sur les livres, j’ai tout lu. Bon, le livre était sympa, mais pas aussi magistral que ce qu’on me disait. C’est pas mon King préféré.
La suite logique était donc de revoir le téléfilm qui avait marqué ma jeunesse.
Et j’avais très hâte de revoir ce film, et même s’il dure trois heures, j’avais vraiment pas peur de m’ennuyer. Sauf que moi, trois heures devant un film… j’ai du mal, j’ai beaucoup de mal !
Et en plus, maintenant que j’ai lu le livre, j’étais conscient du véritable travail d’adaptation et à quel point, adapter IT, c’est dur. En cours de ciné, on étudie les adaptations et en lisant le livre je me rendais compte à quel point c’était un travail immense.
IT, c’est un livre de 1400 pages, c’est énorme ! Et adapter ça en un téléfilm de trois heure, bonne chance.
Et au final ? C’est une réussite… totale !
C’est-à-dire, quand vous lisez un livre, et que tout de suite vous regardez l’adaptation, vous êtes tout le long du film en train de râler sur un élément qui manque, sur un trait du caractère d’un personnage absent. Et pour ce film, c’était inévitable.
Et en fait, et c’est là la réussite du film, le scénario et la mise en scène est truffé de références subtiles au livre. Par exemple, dans le livre, King insiste bien sur la passion de Stan Uris pour les oiseaux. Comme ça aurait été trop lourd et énervant à raconter dans le film, on retrouve des oiseaux en statuts chez le personnage. Et du coup, on comprend qu’il aime les oiseaux, sans avoir besoin de lire le livre ou qu’une réplique d’un personnage l’explique. Et si on a lu le livre, on comprend la référence, et on est content. Et des références comme ça, y en a partout dans le film.
Ce que j’apprécie également, c’est qu’en l’espace d’une heure et demi, le réalisateur a réussi à parfaitement instaurer la complicité entre les personnages du Club des Ratés. Le livre est rempli de passages où les enfants jouent ensemble pour mettre en avant leur amitié. Et sans trop s’attarder là-dessus, la réalisation laisse la place à des moments de jeux, de joie, pour développer les personnages. Et dans un film d’horreur, c’est rare.
Parce que dans un film d’horreur, ce qui marque vraiment, c’est les meurtres, les moments surnaturels, c’est une ambiance horrifique et tendue. Sauf que généralement, les films d’horreur de cette époque duraient en moyenne 1h20, hors là, ça dure 3h. Donc on a le temps de développer les personnages, on a le temps de mettre en place les enjeux de l’intrigue.
Et même si le film dure trois heures, on ne s’ennuie pas. Parce qu’il y a tellement de choses à raconter qu’il n’y a quasiment pas de moment vide dans le film. Oui, la seconde partie est un peu plus vide parce que IT est moins présent, parce que c’est les moments de retrouvailles, donc y a plein de bisous, et de « comment vas-tu » et de « qu’est ce que t’es devenu depuis ces vingt dernières années », mais comme c’est constamment au service de l’intrigue, ça passe très bien.
Et quant aux moments d’horreur, même si ça a pas mal vieilli, je trouve certains passages très efficaces. C’est vrai que moi, le clown, il me fait pas tant que ça flipper, mais pour les jeunes de dix ans qui voyaient ce film, quand y a un gros plans sur le visage du clown avait ses grosses dents et son regard perçant, je veux bien comprendre le traumatisme.
Et puis Tim Curry… ce gars est énorme. La performance de Tim Curry est exemplaire, elle est réussie. Son maquillage est parfait, sa voix est horrifique et en même temps très dans l’esprit du cirque. Vraiment, Tim Curry, si je le croise dans la rue, je fuis parce qu’il me fait vraiment peur ce gars. Il est aussi terrifiant que Robert Englund dans Freddy les Griffes de la Nuit.
Donc, le film a beau durer trois heures, on voit pas le temps passer. Ce IT est à la fois une réussite en tant que téléfilm, une réussite en tant qu’adaptation, une réussite en tant que film d’horreur, une réussite en tant que film sur l’amitié et l’enfance. Qu’est-ce que j’ai de plus à dire ? C’est un chef d’œuvre.

Créée

le 5 févr. 2017

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James-Betaman

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