Oui ceci est un mauvais titre putaclic qui enfonce gratuitement le film alors qu'en vrai je ne l'ai pas détesté. Je n'avais juste pas d'idée.


Honnêtement, je ne m'attendais pas a être déçu par Il était une fois dans l'Ouest parce qu'après avoir vu ce que donnait la combinaison Sergio Leone/Ennio Morricone sur Le bon, la brute et le truand et sur Il était une fois en Amérique je pensais que je serais une nouvelle fois émerveillé par le duo (comme la communauté sens critique puisqu'il a la 8e meilleure note de tous les films !).


Je ne vais pas faire une critique construite et profonde en interprétant les intentions du réalisateur, à montrer l'évolution du monde, etc... Non je ne sais pas faire ça. Je vais juste donner un simple avis pour expliquer un peu mieux ma note (et je vais spoiler allègrement, parce que la flemme de faire attention, et puis bon, le film a plus de 50 piges donc ça va, il y a prescription).


Déjà, les points positifs. Le film a de la gueule. Les décors et les paysages sont indéniablement beaux, très beaux. Et puis la musique d'Enio Morricone est une fois de plus à la hauteur du bonhomme. On a aussi le droit a quelques superbes plans. Celui qui m'a le plus marqué est lorsque Frank retourne sur le train après que tout le monde ait été massacré : on a un magnifique travelling au ras du sol qui montre Frank traversant le train en arrière plan et les cadavres devant le train au premier plan. Bref, on a donc un film qui claque, visuellement et musicalement.
Mais déjà sur la réalisation je trouve un petit défaut : les zooms sur les visages sont trop fréquents (je parle bien du mouvement de zoom, pas du gros plan en soi). Je trouve vraiment ça pas très esthétique, sauf quand c'est utilisé une ou deux fois dans un contexte particulier. Là j'ai trouvé que c'était un peu trop.
Bon ça reste léger, et ce n'est pas du tout ce qui justifie ma note.


En fait je crois que la plupart de mes reproches tournent autour des personnages principaux. Le film se concentre autour de 5 personnes, mais aucune n'est réellement le héros de l'histoire. Je veux dire par là qu'à presque aucun moment je n'ai pu m'identifier à un des personnages, ou tout du moins à ressentir de l'empathie pour lui/elle.



  • On a d'abord Jill Mc Brain, une femme originaire de la Nouvelle-Orléans et qui vient retrouver son nouveau mari et ses enfants au milieu de l'Ouest sauvage. En arrivant elle les trouve massacrés devant leur maison. Sa réaction n'a pas de prix : elle est "triste" pendant à peu près 2 secondes et demi, puis son premier réflexe est de chercher des objets de valeurs dans la maison du mec qu'elle vient d'enterrer. Comment avoir de l'empathie pour une personne comme ça sérieux ? Mais ce n'est pas fini ! Parce que le lendemain, le mec qui a massacré toute sa famille l'enlève et elle couche avec lui. Elle n'est pas violée, non. Elle couche de son plein gré avec lui, avec petite musique romantique et tout...

  • Justement, on a Frank, le meurtrier de la famille et le grand méchant du film. Il est joué par Henry Fonda, qui a la gueule pour jouer le rôle, pas de problème. Par contre physiquement on sent un peu le poids des années. Il y a eu une scène à partir de laquelle je ne l'ai plus vu que comme un vieil homme pas vraiment dangereux. C'est lorsqu'il ligote l'homme à l'harmonica dans le train et qu'il va pour le frapper. Il s'arrête au dernier moment, dans une position si ridicule, si éloignée de quelqu'un prêt à mettre une droite, que j'ai perdu toute crainte pour le personnage après ça.

  • L'homme a l'harmonica est pour moi, le gros raté de ce film. Alors je sais que la spécialité de ce genre de film est d'avoir un personnage principal un peu mystérieux et pas très expressif. Mais ici Charles Bronson c'est un mur. On dirait franchement qu'il porte un masque : son visage est complètement immobile, inexpressif et son regard est vide tout le long du film. Et du coup je trouve que son personnage a le charisme d'une huître malgré tout les efforts que fait Sergio Leone pour le rendre cool et mystérieux ! En plus, je trouve le développement du personnage raté. Il poursuit son objectif de tuer Frank pendant les 3h de films. Et lorsqu'il y arrive à la fin, on a l'explication du pourquoi. Alors ça pourrait être sympa, le fait d'expliquer tout ça à la fin, et pourquoi il joue de l'harmonica... Sauf que non : pour moi apprendre le fait que Frank ait tué son frère seulement à la fin nous empêche complètement d'avoir de l'empathie pour l'homme à l'harmonica pendant tout le film. Pour nous c'est simplement un homme qui veut en tuer un autre, et qui devient presque antipathique tant il est impassible. C'est tout. (Par contre je dois avouer que la scène de la révélation est très stylée)

  • On a aussi Cheyenne. Il s'agit d'un bandit que Frank veut faire accuser de ses crimes. Le personnage est plutôt sympathique mais sans plus. Et puis à la fin, il meurt sans aucune raison et on cherche a nous le faire pleurer, mais ça ne fonctionne pas vraiment. Il reste un meurtrier (on ne sait pas vraiment ce qu'il a fait avant, mais ce qui est sûr c'est qu'il a assassiné ses gardiens au début du film) et je ne vois pas en quoi il se serait repenti. Globalement, j'ai eu un peu de mal a comprendre ses motivations.

  • Pour finir on a Morton. Un homme riche mais malade qui veut construire une ligne de chemin de fer jusqu'à la côte Ouest avant sa mort. C'est certainement le personnage le "plus touchant" de ce film (c'est peut-être du à sa condition physique inspirant l'empathie, mais je trouve que l'acteur est l'un des plus convainquant du film). Le problème est qu'il est à l'origine du massacre de la famille de Jill. Même si on peut se dire que c'est Frank qui a décidé de les assassiner plutôt que de les expulser, Morton n'en a absolument rien à faire. Tout ce qui compte c'est la poursuite de son projet.


Pour revenir à ce que je disais avant, aucun de ces personnage n'est réellement attachant. Et c'est un énorme problème, surtout quand le film dure presque 3h. Si on ne s'attache pas aux personnages, on ne s'attache pas non plus aux enjeux, et le temps paraît d'autant plus long. Trop long. Ce film aurait vraiment gagné à durer 1h30/2h.
La musique n'aide pas vraiment a trouver le temps moins long. Comprenez-moi bien les thèmes qu'Enio Morricone a créé son encore une fois sublimes, mais ils sont réutilisés un peu trop a mon goût ce qui, je trouve, accentue un peu le sentiment de longueur.


Pour finir, je voudrais revenir sur deux scènes qui m'ont marqué (pas dans le bon sens).
J'ai déjà parlé de la première mais elle m'a vraiment fait halluciner. Après avoir découvert sa famille massacrée et fouillé leur maison à la recherche d'argent, Jill est enlevée par Frank qui lui avoue le crime. Et là on a une scène surréaliste des deux qui couchent ensemble. J'en reparle parce que ça défie tout entendement... On pourrait lui accorder qu'elle ne connaissait pas vraiment son mari ni sa famille donc qu'elle n'y était pas attachée. Mais même si ce sont des inconnus pour toi, un mec vient de te dire qu'il a assassiné un homme et ses trois enfants et c'est ça ta réaction ?! Et qu'on ne me dise pas que c'est par peur de Frank qu'elle couche avec. Tout est fait pour qu'on voie que c'est une relation consentie : les dialogues, la tendresse dans les mouvements, et la manière dont c'est filmé avec une musique douce et romantique. Je n'ai absolument rien compris...
La seconde est un dialogue entre Cheyenne et Jill. Il lui demande si elle ne connait pas un homme qui joue de l'harmonica. Le problème c'est qu'ils se sont vu tous les 3 la veille dans une taverne. Donc pourquoi cette question ? Et je te la pose, à toi qui me lis : si tu as compris, je te prie de m'expliquer.

Alίas
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le 11 juin 2020

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