« C'era una volta… », « once upon a time… », « il était une fois », ça sonne comme un conte de fée… mais nous sommes pourtant bien loin des fées et des princesses qui se marient avec un prince charmant…

Dans ce film tout sonne juste, chaque élément est parfaitement dosé :

  • d’abord les bruits et les silences. Dès le départ on est prévenu, le silence sera un élément important de ce western. Le film s’installe dès le début dans un lourd silence où l’on peut entendre voler une mouche, craquer les doigts et tomber une goutte d’eau. Tous les sons ont leur importance, même le bruit des grillons qui s’arrête quand il le faut, signal d’un drame imminent.

  • La musique sublime d’Ennio Morricone. Une musique qui participe à l’ambiance du film avec l’air lancinant et menaçant de l’harmonica, avec ses sons de guimbarde, avec ses nuances suivant les personnages qu’elle caractérise et qu’elle accompagne jusqu’à leur dernier souffle… Une musique que j’aime à écouter fréquemment sans m’en lasser.

  • Les plans : avec les visages serrés au plus près jusqu’à ne plus voir qu’un regard perçant, les silhouettes émergeant de la poussière ou se détachant de l’embrasure lumineuse d’une porte, les vues sublimes de Monument Valley, lieu mythique des westerns depuis John Ford.

  • Le rythme : un western qui prend son temps, qui accélère parfois le tempo et qui revient rapidement à la lenteur qui l’enveloppe et qui dégage cette atmosphère unique dans laquelle on est immergé.

  • Les personnages qui sont forts, typés mais pas caricaturaux.
    Harmonica : personnage insaisissable, mystérieux, impassible qui semble tout maîtriser et contrôler les situations, un homme qui mène le jeu, qui parle quand il veut parler, qui se tait quand il veut se taire, qui ne dit que ce qu’il veut dire, qui voit tout et comprend tout.
    Cheyenne : un brigand avec un code d’honneur, un gros dur capable de fondre devant une femme et d’en tomber amoureux, qui a pitié des pauvres hères qui travaillent sur les voies, un hors-la-loi comme on les aime, quoi !
    Jill : une prostituée qui sait saisir les occasions, qui n’a pas froid aux yeux. Une femme de caractère.
    Franck : exécrable, cruel, sans conscience et peu intelligent… Un rôle à contre emploi pour Fonda

  • L’intrigue qui nous tient en haleine. Elle me fait l’effet d’un lent lever de soleil. Au début on ne discerne pas grand chose, puis peu à peu on y voit plus clair jusqu’au soleil de midi qui vous éblouit quand enfin on comprend ! Et même en connaissant déjà l’histoire et sa chute, je revis chaque fois ce lever de soleil comme si c’était le premier !

  • Les dialogues qui prennent place dans l’écrin silencieux de ce film. Aucune parole n’est en trop, chacune vaut son poids d’or, avec parfois une touche d’humour léger qui vient alléger la pesanteur de l’histoire. Juste ce qu’il faut, là encore tout est dans le dosage !

C'era una volta il West, c’est pour moi le chef d’œuvre des chef d’œuvres du cinéma ! Un vrai régal pour les yeux, pour les oreilles, un western qu’on aime revoir et revoir encore !

Vous avez un cheval pour moi?
On dirait... On dirait qu'il nous manque un cheval...
Non, vous en avez plutôt amené deux de trop...
abscondita
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le 6 janv. 2022

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abscondita

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