Qui aurait cru qu'un réalisateur après avoir fait un film qui a transpercé un genre et qui deviendra une future référence pouvait nous mettre une autre claque à la figure, lui qui avec son talent de mise en scène et sa capacité de créer de grands récits nous donne une autre leçon de cinéma. Qui aurait cru que cela pouvait provenir d'un jeune cinéaste italien ? Mais surtout un film qui rivalise avec le précédant film du réalisateur qui s'était déjà imposé dans le genre. Fan de Sergio Leone, du film ou les non-connaisseurs bienvenue dans ma critique.
Après l'énorme succès que fut Le Bon, la Brute et le Truand et de la mythique trilogie du dollar, le réalisateur Sergio Leone voulait déjà adapter l'histoire d'un gangster juif durant les années de prohibition en Amérique mais les producteurs ne se montrèrent pas intéressés et l'engagèrent à continuer le genre du western. Et c'est ainsi que le réalisateur continua le genre du western qui l'avait mis sur le devant de la scène et fit son premier volet de la trilogie des "Il était une fois" celle du temps et de l'Amérique. Il était une fois dans l'Ouest fut aussi son premier film tourné aux Etats Unis et co-produit par ses derniers avec la Paramount autour du mythique Monument Valley ce qui donna un aspect plus authentique et démesuré que les anciens. Le réalisateur changea donc complètement de casting avec des acteurs plus renommés à cette époque : Charles Bronson, Jason Robards, Claudia Cardinale et Henry Fonda qui nous offre un rôle à contre-emploi. Le réalisateur voulait prendre le spectateur à contre-pied et prendre un acteur qui n'était pas habitué aux rôles de méchants, il choisit donc Henry Fonda celui qui représentait depuis toujours le portrait juste et droit de l'Amérique, c'est peut être pour ça que le film a fait un flop aux Etats Unis mais rassurez vous il a très bien marché notamment en France qui reste même aujourd'hui le septième film qui a amené le plus de français en salle. Et enfin le réalisateur reprit aussi son fidèle compositeur attitré Ennio Morricone qui nous livre une bande originale à la fois épique et émouvante tout comme le film de Sergio Leone.
Le film va donc au delà du film de genre du western, il nous offre une fresque monumentale et démesurée sur la fin de la conquête de l'ouest. Le western le plus esthétique jamais réalisé même 50 ans plus tard. Des plans plus larges avec des décors plus travaillés, un cadrage parfait et des lieux authentiques. La fin de conquête de l'ouest est symbolisée au début par l'arrivée de la population par le train et la fin par le départ du train en signe d'adieu à ce vieux western, où l'Amérique cessa d'être un pays obsédé par la conquête et la survie afin de devenir une nation plus droite, plus juste et plus humaine. Car oui on est plus dans le Bon, la Brute et le Truand où les personnages sont uniquement motivés par la cupidité mais par une longue soif de vengeance. Nous avons des personnages plus humains et développés que le précédant film on est plus dans le cynisme du réalisateur mais dans son côté plus humain et ils ne sont pas non plus manichéens comme dans son précédant film à tel point qu'ils en deviennent presque vraisemblables.
A l'inverse aussi de son précédent film où on suivait des personnages masculins virils, le film met en avant un personnage féminin joué par Claudia Cardinale magnifiée par la caméra de Leone et sublimée par la musique d'Ennio Morricone introduit par cette magnifique scène de présentation de personnage dans la gare, on entre directement en empathie avec le personnage avec son regard innocent et son visage d'ange, et nous donne l'une des plus belles scènes avec une grande beauté lyrique. On est même aussi touché quand elle subit le deuil de son mari, rien qu'avec son regard et la musique on ressent toute la déception qu'elle ressent à travers cette tragédie. Un langage cinématographique qui privilégie l'image et le son que les dialogues. Et son excellente interprétation d'actrice a su rendre un personnage profond et attachant. Les autres performances n'en demeurent pas moins excellentes.
Et cette scène de duel qui révèle de la perfection cinématographique, le réalisateur utilise le lyrisme pour accentuer la tension et la vengeance qui se révèle peu à peu au fur à mesure du duel on ressent alors un sentiment de vengeance grandissant de plus en plus qu'on ressent comme le personnage de l'harmonica, où l'on apprend que c'est Frank (Henry Fonda) qui a tué le frère d'Harmonica avec le charisme des acteurs et sublimée par la bande son. Un des plus grand face à face de l'histoire du cinéma.
En conclusion Il était une fois dans l'Ouest est un chef d'oeuvre, une fresque monumentale démesurée qui touche au sublime, une fresque sur l'ouest et sur la fin de sa conquête sublimée par une magnifique bande originale. Un véritable conte moderne d'un genre symbolisé par son "Il était une fois", le genre du western qui était en train de s'essouffler et qui continua ses heures de gloire derrière la caméra d'un des réalisateurs considérés par beaucoup de monde et par moi comme l'un des plus grands et des plus talentueux de l'histoire du cinéma. Un véritable opéra lyrique. Il est aussi selon comme aussi beaucoup de monde et moi le meilleur western jamais réalisé avec Le Bon, la Brute et le Truand et aussi parmi les meilleurs films de l'histoire du cinéma et l'un des mes trois films préférés. Une oeuvre qui j'espère restera le plus longtemps possible dans les annales du cinéma. Merci d'avoir lu ma critique et je commence déjà à préparer le second opus de la trilogie des il était une fois: Il était une fois la Révolution.