L'Harmonica, sa mélodie, son mystère, cette dualité entre son personnage à l'aura quasi fantastique et cet instrument qui porte à lui seul tout une mythologie sur ses frêles épaules. Le silence, irrespirable, pesant, hypnotisant lors de séquences inoubliables sous un soleil harassant suspendue à son zénith figé dans le temps. La vengeance, la traque, ses flashbacks, son origine, sa raison d'être. L'Ouest Américain, sa violence, sa pureté, son exigence, sa grâce, son lyrisme, sa froideur.
Henry Fonda, ce regard bleuté si bienveillant de coutume, contraste absolu de sa férocité apparente, Charles Bronson, ce sourire, ce charisme, sa musique, son calme, ses répliques. Jason Robards, ce chef de bande complexe, énigmatique et romantique. Claudia Cardinale, son visage, cette innocence cachée sous une couche de secrets, ce caractère, ce regard. Sergio Leone, ses plans serrés sur des gueules complètement hors du temps, ses plans, cette précision, ce mysticisme autour d'une légende, cette maitrise. Morricone, ce virtuose accompagnant avec une classe inégalée lors de compositions renversantes chaque étape de son récit, de la plus anodine à la la plus puissante.
De la séquence d'ouverture à sa fermeture, les trois heures de films semblent se dissiper pour mieux nous plonger dans cet univers impitoyable dans lequel la moindre erreur peut être fatale. Comme une chanson de quelques minutes qu'on écouterait en boucle, " Il était une fois dans l'Ouest " se savoure, se déguste, se dévoile un peu plus après chaque visionnage. Une ode au Western pleine de contradictions, proche du rêve éveillé, tantôt cauchemardesque, tantôt symbolique. Inhumain, bouleversant, renversant, chaque parcelle de l’œuvre fusionne pour offrir un monument du genre qui ne laissera que goûte de sueurs clairsemés et frissons omniprésents à la fin de ce marathon intense à couper le souffle.