Il était une fois dans l'Ouest démarre par une scène cultissime qui impose son silence, sa délectation à étirer le temps, et la douce musique de cette éolienne qui grince et de gouttes sur un chapeau.
Elle est tellement extraordinaire de perfection sur tous les plans que rien que pour elle, il me semble impossible de mettre moins à ce film.
La suite est du même acabit et, ayant vu Le Bon, la Brute et le Truand récemment, il est difficile pour moi de ne pas faire de lien entre les deux films, tellement la caméra de Leone y est d'une justesse inouïe. Le réalisateur a tout d'abord un talent inné pour capter les regards, d'y imprégner des expressions qui colle parfaitement aux personnages : le suppliant de Jill, le facétieux de Cheyenne ou encore l'insondable de l'Harmonica. Ensuite la musique bien sûr, tellement culte qu'on a l'impression de l'avoir écouté in utero et qui accompagne chacun des personnages à merveille. Sans oublier les dialogues dont certaines perles résonnent comme des adages intemporels : « - Il n'y avait pas de dollars à cette époque. » « -Non, mais y'avait des fils de putes. »
Et comme dans BBT, Leone impose son trio du bon, du truand, et du very bad. Sauf qu'il a la bonne idée d'y ajouter la magnifique Claudia Cardinale qui illumine le film. Cependant, ce fut son personnage que j'ai eu le plus de mal à sonder, ce qui m'a un peu ralentie dans ma dégustation à une heure de la fin. Après, j'admets avoir commis une erreur irréparable, celle de voir le film en plusieurs fois. Qu'on me jette aux lions. Promis je le reverrai.
Cependant, ma déroute fut de courte durée car le final m'a de nouveau scotchée et rattrapée lors des dernières minutes. J'avoue avoir versé ma larme lors de ce plan, encore une fois touché par la grâce, du flash-back réunissant Fonda jeune et le personnage de Bronson encore minot.
Il n'y a pas à dire, ce film à des choses à raconter et il est certain que je ne me ferai pas prier pour l'écouter de nouveau.
[EDIT : Revu récemment sur grand écran. Un grand moment. J'ai presque envie de dire que malheureusement je l'ai vu en VOST, car je trouve que les dialogues en Français envoyent carrément plus et que Bronson a moins l'air d'une moule. Mais bon, c'est quand même énorme, avec des moments de tensions incroyables qui ont nourri mon ulcère. Le voir d'une traite m'a permis de remettre les choses à leur place concernant le personnage de Cardinale dont j'ai clairement pu saisir les motivations qui m'avaient échappé la première fois. Un chef d'oeuvre, 10/10, même s'il est tout de même derrière BBT qui demeurera dans mon TOP10.]